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Avec :
Rupert Everett (Oscar Wilde) – Colin Firth (Reginald Turner) - Edwin Thomas (Robbie Ross) – Colin Morgan (Alfred Bosie Douglas) – Emily Watson (Constance Wilde Holland) – Tom Wilkinson (le père Dunne) – Béatrice Dalle (la responsable du café-concert)
Rupert Everett est un acteur anglais de cinéma et de théâtre, né en 1959. Homosexuel lui-même et militant, il a joué de nombreux rôles d’homosexuels au cinéma. Au théâtre, c’est un spécialiste de Shakespeare et d’Oscar Wilde. Il a habité quelques années à Paris où il a joué, à Chaillot, en français, dans L’importance d’être Constant. Il avait depuis de longues années le projet de réaliser un film sur Oscar Wilde. The Happy Prince est son premier film en tant que réalisateur.
Résumé :
A la fin du XIXème siècle, Oscar Wilde, le poète célèbre et brillant dandy, adulé et fêté dans la bonne société londonienne, a vu sa vie bouleversée lorsqu’il a été condamné à deux ans d’emprisonnement pour homosexualité. Il sort de prison ruiné et malade et quitte l’Angleterre pour la France où il mourra en 1900 dans le plus complet dénuement. De Dieppe à Naples, en passant par Paris, Oscar Wilde n’est plus qu’un vagabond désargenté, passant son temps à fuir. Il est néanmoins vénéré par une bande étrange de marginaux et de gamins des rues qu’il fascine avec ses récits poétiques.
Analyse :
The Happy Prince, Le Prince Heureux, est un nom qui sonnerait bien pour un dessin animé pour enfants à l’écran pendant les fêtes de fin d’année. Mais il s’agit d’un film plus tragique puisqu’il met en images les trois dernières années de la vie d’Oscar Wilde. Le titre du Happy Prince renvoie à un beau conte pour enfants que le poète a écrit quelques années auparavant, l’histoire d’un prince trop heureux qui ne découvre la misère du monde que lorsqu’il est devenu une statue dorée au milieu de la grand-place de son royaume. Voulant alléger les maux de ses anciens sujets, il demande à une hirondelle de porter aux plus pauvres les pierres précieuses et les parements d’or qui ornent sa statue. Métaphore de la vie d’Oscar Wilde, les paroles du conte, que Wilde raconte à de jeunes enfants, accompagnent tout le film et sa descente aux enfers. Car s’il reste soutenu par quelques amis fidèles, peu nombreux, la bonne société lui tourne le dos, quand elle ne va pas jusqu’à le rouer de coups, comme le montre un épisode du film dans lequel Wilde se fait agresser au fond d’une église par une groupe de jeunes nobles anglais en goguette. Le héros déchu retrouve pour quelques jours son ancien amant, il cherche à renouer avec sa femme, mais à chaque fois, les portes se referment, il est bien mis au ban de la société. .
L’atmosphère de cette fin de siècle est bien rendue, que nous soyons dans un palace, une chambre d’hôtel miteuse ou un cabaret populeux. La peinture prend des tons doloristes et va parfois chercher ses références dans les Evangiles. La caméra est très mobile et accompagne Wilde, incarné avec force par Rupert Everett, dans ses moments d’abattement comme dans les moments où l’exubérance reprend le dessus et où il retrouve un succès éphémère auprès d’un public de miséreux. Loin du récit hagiographique, le film ressemble plus à une tragédie chargée d’émotion et poésie.
Jacques Champeaux
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