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Avec :
Amine Ennaji (Abdella), Maryam Touzani (Salma), Arieh Worthalter (Joe), Abdelilah Rachid (Hakim), Dounia Binebine ( Inès)
Nabil Ayouch est le fils d’une mère juive tunisienne et d’un père musulman marocain. Il est né à Paris en 1969. Après des études de théâtre, il réalise trois courts métrages puis Mektoub (1997), Les chevaux de Dieu (2012) et Much loved (2015). En 2003, il a fondé la Coalition marocaine pour la diversité culturelle.
Résumé :
A Casablanca, entre le passé et le présent, cinq destinées sont reliées sans le savoir. Chacun se débat pour se réaliser et lutte pour sa liberté.
Analyse :
Au Maroc, la vie n’est pas facile quand on n’appartient pas à la majorité arabe et musulmane. Après Much loved où il abordait le problème de la prostitution marocaine, ce qui lui a valu les foudres du pouvoir en place et l’interdiction du film, Nabil Ayouch s’attaque ici aux difficultés de vivre d’une grande partie de la population : les minorités berbère, juive et homosexuelle, et toutes les femmes, qu’elles soient adolescentes ou adultes. Le film commence en 1982 dans l’Atlas, magnifiquement filmé avec ses paysages de montagne à couper le souffle. Un instituteur passionné est contraint par une administration absurde à enseigner en arabe alors que ses petits élèves ne parlent que le berbère. Il est obligé de rejoindre Casablanca abandonnant la femme qu’il aime et son fils qui partiront plus tard pour essayer de le retrouver. La suite du film se passe en 2015 va se servir de ces deux personnages comme fil conducteur pour introduire les autres protagonistes : Joe, un restaurateur juif dont même une prostituée ne veut pas, Salma, splendide femme dont le compagnon cherche tout le temps à la rabaisser au rang d’objet et qui acceptera sa grossesse après l’avoir quitté, Hakim, jeune musicien gay, rejeté par son père et Inès, 15 ans élevée par sa nounou plutôt que par sa mère et confrontée aux premiers émois de l’adolescence. Tous ces personnages luttent pour exister dans un contexte où, même si la violence physique est peu présente, la violence morale est insupportable. Le constat est infiniment pessimiste et il faut tout l’amour avec lequel le réalisateur filme ses personnages pour rendre ce beau film supportable et captivant.
Jean Wilkowski
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