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Avec :
Rod Rondeau (Ray), Florence Klein (Mary), James Coleman (Wes), Willma Pelly (Mary)
Babak Jalali est né en Iran en 1978. Il vit à Londres et est diplômé en cinéma. Il participe à la Cinéfondation du festival de Cannes et y réalise son premier long métrage Frontier bluesen 2009. Landa été nominé à la Berlinade 2018.
Résumé :
Land se déroule dans la réserve indienne de Prairie Wolf, dans l’Etat du Nouveau Mexique (sud-ouest des Etats-Unis) et s’attache à la vie de trois frères : Ray, employé d’une grosse ferme laitière, Wes qui traîne dans un bar en limite de réserve et Floyd soldat en Afghanistan.
Analyse :
Après The rider,réalisé par l’Américaine d’origine chinoise, Chloé Zhao, voici un autre film, tourné cette fois par un cinéaste iranien qui se penche lui aussi sur le sort des Amérindiens dans l’Amérique actuelle. Il met l’accent sur la misère des habitants des réserves indiennes, créées pour parquer les indiens, qui restent cependant attachés à leur terre. Une frontière existe réellement : une pancarte indiquant ‘Vous entrez dans la réserve de Prairie Wolf’ marque le terrain et quand l’armée américaine rapatrie d’Afghanistan le corps de Floyd, le cercueil est livré devant cette limite, couvert du drapeau américain puis repart enveloppé cette fois du drapeau indien, pour être enterré traditionnellement. Les acteurs, certains professionnels, d’autres amateurs, sont tous amérindiens et le réalisateur insiste beaucoup sur leurs visages souvent en gros plans fixes ce qui donne un coté documentaire très fort. Les deux personnages féminins sont fondamentaux. D’abord Mary, la mère des trois frères, sorte de mère courage qui lutte sans parole pour défendre sa culture et pour préserver ses enfants. En contrepoint, Sally, tenancière du magasin situé juste à l’extérieur de la réserve, vend de l’alcool aux indiens alors qu’il est prohibé dans la réserve. Elle est consciente de son hypocrisie et sait que ce qu’elle fait détruit les indiens. Les descendants des premiers Américains ne sont guère mieux traités que les vaches de la ferme laitière dont ils s’occupent, de pauvres machines à lait exploitées dans un cadre totalement déshumanisé. Le réalisateur insiste longuement sur cette misère animale pour mieux faire le parallèle avec la misère des hommes. Peu de place pour l’espoir dans ce film exigeant et qui vous prend à la gorge, seul l’amour de la femme de Ray pour son mari éclaire faiblement l’avenir ce ces laissés pour compte de l’Amérique.
Jean Wilkowski
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