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Avec :
Kevin Spacey (Jack Vincennes), James Cromwell (Dudley Smith), Russell Crowe (Bud White), Guy Pearce (Ed Exley), Kim Basinger (Lynn Bracken), David Strathairn (Pierce Patchett), Dany de Vito (Sid Hudgens 'Hush Hush')
Curtis Hanson (1945-2016) quitta le lycée pour le magazine Cinema : « Ce fut, en quelque sorte, mon école de cinéma ». Il commença la réalisation dans les années 1970, mais il lui fallut attendre La main sur le berceau (1992) pour être reconnu. Peu après, L.A. Confidential obtint les Oscars du meilleur scénario et du meilleur second rôle féminin (Kim Basinger). Parmi ses films ultérieurs, 8 Mile (2002) se signale pour le premier rôle du rappeur Eminem, de Detroit (Oscar de la meilleur musique). Hanson tourna jusqu'en 2011 (Chasing Mavericks, 2012, film de surf achevé par Michael Apted), victime ensuite de dégénérescence neurovégétative.
Résumé :
Los Angeles. Le caïd de la pègre mis hors-circuit, les ambitions des successeurs provoquent une guerre des gangs dans laquelle un ex du L.A.Police Department perd la vie. Exley, policier modèle raillé par ses collègues pour son respect des normes, se lance dans une croisade vengeresse, encouragé par son capitaine Dudley Smith, et imité par deux autres flics de choc. Ce sont les cruelles surprises de l'enquête qui les feront unir leurs forces.
Analyse :
Le ton est donné dès les premières séquences qui introduisent chacun des protagonistes : un policier plus qu'expéditif exécutant lui-même ses propres jugements en guise de justice, son collègue abruti d'alcool, le troisième homme à femmes et boîtes, le quatrième faisant de sa rectitude un marchepied pour piétiner les autres. Qui les présente, un journaliste du scabreux qui achète ses ragots auprès de truands, politiciens, flicaille et showbiz à coups de billets ou de chantage ; sans oublier passages à tabac, racisme, prostitution chic dans ce milieu... et une corruption policière qui sert de colonne vertébrale à un ensemble d'institutions ripoux.
Cet brillant film policier est donc la dénonciation virulente d'une société qui fait hésiter entre l'effrayant et l'écœurant, selon la part plus ou moins grande que l'on donne dans ce tableau à la réalité et à la fiction. Le spectacle bénéficie d'un groupe d'acteurs au mieux de leur art, la diversité des personnages et de leurs motivations individuelles donnant un peu de profondeur à un tableau sans cela trop monochrome. La musique de Jerry Goldsmith (finaliste aux Oscars) s'inspire de celle de Sur les quais, et l'on voit passer quelques images de Vacances romaines tandis que Les ensorcelés s'affiche sur un cinéma : nous sommes en 1953. Mais si le réalisateur nous dit du riche roman éponyme de James Ellroy (1990) qu'il a mis à l'écran : « J'y entends la voix authentique de L.A. : lucide et tourmentée, perverse, optimiste et drôle », on verra surtout dans ce bourbier où pataugent des monstres le gros plan d'un chancre sur un corps malade.
Jacques Vercueil
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