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Fiche technique :

Réalisatrice : Jane CAMPION ; Scénario : Jane CAMPION et Susan MOORE ; Photo : Dion BEEBE ; Productrices : Nicole KIDMAN et Laurie PARKER. Distribution France : Pathé Distribution

Avec :

Meg RYAN (Frannie THORSTIN), Jennifer JASON LEIGH (Pauline), Mark RUFFALO (Détective James A. Malloy), Kevin BACON (John Graham), Nick DAMICI (Rodriguez)…

In the cut

Etats-Unis d'Amérique, 2003, 102min.

Réalisation : Jane Campion

Biographie :

Cette anthropologue a suivi une formation de cinéma à Sydney. Elle commence sa carrière en 1982 avec des courts métrages et présente à Cannes, Sweetie, en 1989. Elle a été révélée à Venise en 1990, avec Un ange à ma table, et consacrée au festival de Cannes avec La leçon de piano, en 1992. In the cut est une adaptation d’un roman de Susan MOORE, co-auteur du scénario. Ce film est co-produit par Nicole KIDMAN, qui fût l’actrice principale de Portrait de femme (1996). Jane CAMPION a souhaité, pour ce film, organiser une répétition intégrale pour ses acteurs, avant le tournage afin que chacun s’imprègne, se questionne sur la psychologie de son personnage.

Résumé :

Frannie est un professeur de littérature, à New York. Elle a une quarantaine d’années et vit seule. A l’occasion d’une rencontre avec l’un de ses étudiants, elle est témoin d’une scène intime entre un homme et une femme. Frannie apprend le lendemain que cette dernière a été massacrée par un tueur. Le policier chargé de l’enquête la questionne et entre pas à pas dans l’intimité de Frannie.

Analyse :

Ce film pourrait être un « banal » film noir dans une ville américaine. Cependant, il est réalisé à New York, par Jane CAMPION. Du film noir, elle ne conserve que l’éclairage en clair-obscur et les ressorts narratifs qui font se dévoiler les personnages. De New York, elle ne capte que la frénésie et la fragilité par sa mise en scène saccadée. Tout cela reste un décor, un cadre créatif au service d’un personnage féminin singulier, vu par Jane CAMPION. Ce film nous livre avec délicatesse et sensibilité le cheminement de Frannie, dans l’acceptation de ses désirs et de son identité. Ce film transmet une dualité particulièrement délicate à traduire au cinéma. Comment un personnage lutte pour tenir une caméra à distance de son humanité, puis abdique pour la laisser scruter son identité. Le chemin est traversé par la violence et la crudité. Le cadre artistique ancre les personnages dans la réalité. Les mots sont crus, les crimes existent, l’enquête policière progressent, la ville s’incarne. Malgré ces éléments de réalité, nous égratignons à peine la surface de nos personnages. Lorsque la caméra s’approche, fixe, s’incruste, nous pourrions presque palper un malaise, une terreur quant à cette intrusion. Puis soudain, le carcan craque, les grilles s’abaissent. L’image renvoie alors une acceptation ou une abdication. Cette réalisatrice occupe une place particulière dans le cinéma contemporain. Elle a comme constante de livrer des portraits de femmes, en marge, en marge d’une société et de leur identité féminine. Elle n’est pas une conteuse mais une scrutatrice sensible et émouvante. Elle réussit le délicat équilibre de livrer une émotion sans donner en pâture. Libre à nous de la percevoir ou de préférer s’arrêter à la surface.

Anne-Laure Dumortier

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