PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Réalisation : Samira Makhmalbaf. Scénario : Samira Makhmalbaf et Mohsen Makhmalbaf. Image : Ebrahim Ghafori. Musique : Mohamad Reza Darvishi. Prod. : Makhmalbaf Film House, Execution Wild Bunch, Bac Films. Distr. : Bac distribution.
Avec :
Agheleh
Rezaie (Noqreh), Adolgami Yousefrazi (le père), Razi
Mohebi (le poète), Marzieh Amiri (la belle-soeur)
Cinéaste
talentueuse et précoce (elle est née en 1980),
Samira Makhmalbaf a déjà réalisé
deux films La pomme en 1998 et Le tableau noir en 2000), ainsi
qu'un des sketches du film collectif 11 09 01 September 11 en
2001. Elle est la fille de Mohsen Makhmalbaf, un des cinéastes
iraniens les plus connus avec Abbas Kiarostami.
A cinq heures de l'après-midi a reçu le
Prix du jury ainsi que le Prix du jury oecuménique au
Festival de Cannes 2003.
Résumé :
L'Afghanistan, au lendemain de la guerre. Une toute jeune femme, Noqreh, aspire à l'émancipation. En cachette de son père, vieillard imprégné d'Islam traditionnel, elle se rend à l'école non coranique, et rêve de devenir plus tard -pourquoi pas ? - présidente de l'Afghanistan. Sa belle-soeur, mère d'un bébé moribond, est sans nouvelles de son mari, camionneur (on apprendra par la suite qu'il a été tué sur la route). Mis à la porte de chez eux par des réfugiés chassés par la guerre, les deux jeunes femmes et le vieil homme vont être contraints à une errance au terme de laquelle le bébé mourra de faim et de froid.
Analyse :
On
le voit au résumé qui précède, tout
dans ce film est sous le signe de la souffrance et de la mort,
et la lecture, en ouverture et en clôture, du poème
de Federico Garcia Lorca, A cinq heures de l'après-midi,
qui parle des derniers moments d'un torero, enferme l'oeuvre
dans un cercle aux sonorités de plomb et contribue à
faire d'elle une sorte d'hymne funèbre dédié
à la tragédie du peuple afghan. Ici, s'il y a
espoir pour l'avenir, il vient moins de l'évolution d'une
situation qui, en tenaille, se referme inexorablement sur Noqreh
et les siens, que de la volonté de la jeune fille d'aller
toujours et malgré tout de l'avant : Noqreh est une femme
qui marche, qui marche sans cesse comme sur une ligne de fuite
dont le tracé dessine la problématique de base
du film : y a-t-il un échappatoire, un moyen terme entre
la société occidentale et l'islamique ?
Je parlais d'hymne, et de fait le film poignant de Samira Makhmalbaf
tient davantage du poème que du récit de fiction
habituel : pas de scénario au sens strict, mais une suite
de scènes sans liant narratif, alternant les changements
de ton, et dont les images sont ciselées comme le sont
les vers d'une oeuvre poétique. Trop peut-être,
diront certains. On peut avoir le sentiment que l'excessive
perfection formelle capture l'émotion à son profit
et aboutit à réduire le message qu'elle cherche
à faire passer au lieu d'y ajouter.
Jean Lods
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |