PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Nicolas Champeaux est un reporteur à RFI. Il est spécialisé dans le service Afrique et connaît bien l’Afrique du Sud. Il est chargé de la chronique journalière Today in France. Il collabore également avec France Culture. Gilles Porte est un réalisateur, scénariste, photographe et directeur de la photographie. En 2003, il coréalise avec Yolande Moreau son premier long métrage Quand la mer monte..., pour lequel ils reçoivent en 2005 le César et le prix Louis-Delluc comme meilleur premier film. Le Procès contre Mandela et les autresest son quatrième film en tant que réalisateur.
Résumé :
Ce documentaire retrace le procès historique, de 1963 à 1964, de Nelson Mandela en Afrique du Sud. Sur le banc des accusés, huit de ses camarades de lutte risquaient aussi la peine de mort. Cinq Noirs, deux Blancs et un Indien. Face à un procureur zélé, ils décident ensemble de transformer leur procès en tribune contre l’apartheid.
Analyse :
De ce procès historique aucune image n’a été prise. Seules 256 heures d’enregistrement sur des vinyles analogiques ont dormi pendant des décennies. Un Français, Henri Chamoux, a inventé un appareil grâce auquel il a réussi à numériser ces enregistrements. De ce matériel désormais accessible, Nicolas Champeaux et Gilles Porte ont tiré ce magnifique documentaire. L’absence d’image a été remplacée par des images animées réalisées, à partir des dessins faits par la femme d’un des accusés, par l’illustrateur Oerd, subtil mélange de figuratif et d’abstraction, en noir et blanc très symbolique, où notamment la figure du terrible procureur Percy Yutar apparaît comme une créature fantastique, sorte d’oiseau de proie qui plane sur le tribunal. Le film s’ouvre sur un écran noir et la retranscription sonore du procès. Mais au-delà de la voix émouvante des accusés, et notamment du fameux discours de Nelson Mandela, l’émotion naît surtout de l’interview des trois derniers survivants de ce procès qui réagissent en écoutant les minutes du procès faisant resurgir des souvenirs intimes, et souvent des pleurs ; également des membres de la famille des accusés, de Winnie Mandela, décédée entre-temps, du propre fils du procureur qui avec beaucoup d’émotion tente d’expliquer, sans la justifier, l’attitude de son père, pourtant juif dont la famille avait fui les pogroms en Lituanie.
La dignité et l’humanité de ces hommes forcent le respect. Leur ligne de défense a été de plaider non coupable et d’accuser l’État ségrégationniste de les avoir humiliés et poussés à commettre ces actes d’opposition nécessaire. Leur procès se transforme en tribune contre l’apartheid, ce qui leur a probablement sauvé la vie. Avec courage ils décident, en cas de peine capitale, de ne pas faire appel pour que leur mort devienne le symbole de leur lutte et un exemple pour ceux qui doivent continuer à se battre pour la dignité, la justice, la liberté et l’égalité entre les êtres humains.
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |