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Avec :
Dylan Robert (Zachary), Kenza Fortas (Shéraz), Idir Azougli (Ryad), Lisa Amedjoud, Sofia Bent, Nabila Bounab, Kader Benchouchar, Nabila Amer
Jean-Bernard Marlin est de nationalité française, né en 1979. Avant ce premier long-métrage, il a réalisé deux courts métrages : en 2007 La peau dure et en 2013 La fugue. A obtenu le Prix Jean Vigo 2018. Sélectionné à La Semaine de la Critique à Cannes en 2018 et au Festival d’Angoulême.
Résumé :
Zachary, 17 ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre la jeune Shéhérazade, qui se prostitue, et c’est le coup de foudre. Le point de départ du scénario est un fait divers arrivé il y cinq ans à Marseille, un adolescent de 16 ans vivait de l’argent de la prostitution de deux jeunes filles tout en ayant avec elles une histoire d’amour.
Analyse :
Ce fait divers a ému le jeune cinéaste qui décide de retourner vivre à Marseille afin de réunir une documentation sur la vie de jeunes désoeuvrés des quartiers nord, et qui va lui servir pour écrire un scénario. On ne sait pas grand-chose de la formation de ce (plus très) jeune cinéaste, mais les rapprochements qu’il fait avec le néo-réalisme italien, Rossellini et avec Pasolini, nous permettent d’imaginer une bonne culture de cinéphile. Mettre l’action à Marseille rattache le film à un certain nombre d’œuvres-choc socialement, tels que Khamsa (2008) ou Chouf (2016) de Karim Dridi, ou encore Corniche Kennedy (Dominique Cabrera) sans parler des films incontournables de Guediguian. Les personnages sont réels, très réels, d’autant plus qu’ils ont incarnés par des acteurs non professionnels, dont certains issus du milieu marseillais. Il y a donc une authenticité de comportements et de langage (souvent à peine compréhensible) qui ne laisse pas insensible. Une bonne direction d’acteurs, un tournage fiévreux à hauteur d’hommes, de très fréquents plans rapprochés ou des gros plans, un rythme de thriller sur fond d’histoire d’amour : voilà les ingrédients d’un style prometteur. Jean-Bernard Marlin a déclaré avoir modifié certaines parties de scénario en fonction des remarques et conseils des acteurs, connaissant beaucoup mieux les situations vécues. Les paysages emblématiques de la ville sont peu montrés, car la caméra s’attarde le plus souvent sur les visages et les corps. Cela confère une évidente sensualité qui ne peut qu’induire notre sympathie pour des personnages très loin de la plupart d’entre nous ! Le côté documentaire fait ressortir la précarité de la vie de jeunes abandonnés, livrés à eux mêmes, entre le machisme et la drogue. La société (et ses règles) n’est présente que dans l’univers carcéral. Toutefois la fin du film donne une image plus positive et plus respirable !
Alain Le Goanvic
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