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Avec :
Romain Duris (Olivier) – Laure Calamy (Claire) – Laetitia Dosch (Betty) – Lucie Debay (Laura) – Dominique Valadié (Joëlle) – Basile Grunberger (Elliot) – Sarah Le Picard (Agathe)
Guillaume Senez, né à Uccle (Belgique) en 1978, a la double nationalité belge et française. Scénariste et réalisateur, il est l’auteur de plusieurs courts métrages et d’un premier long métrage, Keeper, présenté en 2015 au Festival de Locarno. Keeper raconte l’histoire de deux jeunes amoureux de 15 ans qui découvrent qu’elle est enceinte et décident de garder l’enfant. Nos batailles a été sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 2018.
Résumé :
Olivier se démène au sein de son entreprise pour combattre les injustices. Mais du jour au lendemain quand Laura, sa femme, quitte le domicile, il lui faut concilier éducation des enfants, vie de famille et activité professionnelle. Face à ses nouvelles responsabilités, il bataille pour trouver un nouvel équilibre, car Laura ne revient pas.
Analyse :
Avec Nos batailles, Guillaume Senez nous livre un film social, presque « un film du quotidien ». Une première partie nous montre une famille unie, un père contremaître dans une grande entreprise de vente par internet, une mère vendeuse dans une boutique de vêtements, et deux enfants, un garçon de 9 ans et une petite fille de 6 ans. L’ambiance de travail du père est stressante mais la famille apparaît comme un havre de paix et d’amour. Et puis, tout bascule. La mère disparaît, elle ne va pas chercher ses enfants à l’école, prend ses affaires et s’en va, sans laisser ni explication, ni adresse. Habilement, le réalisateur avait glissé quelques indices au spectateur, des pleurs dans sa salle de bain, un évanouissement dans la boutique, un conte raconté aux enfants comme pour les préparer à son départ, mais la surprise est totale pour Olivier et les enfants.
Le reste du film raconte la vie « après », après ce départ. Les difficultés d’organisation, pour concilier vie professionnelle et familiale, le manque d’argent, le manque affectif. Olivier se débat, voudrait comprendre et cherche, sans succès, à retrouver Laura. Il est soutenu par sa mère, très présente, mais aussi par sa sœur, comédienne au chômage, qui vient passer quelques jours chez eux et rend la joie aux enfants. Tout cela sonne juste, aussi bien la vie de famille que la vie au travail, avec une vision glaçante de ces gigantesques entrepôts et des ouvriers, le plus souvent en CDD, qui doivent répéter inlassablement les mêmes tâches, avec la menace toujours présente du licenciement. Les acteurs sont remarquables, notamment Romain Duris, tout en retenue et en souffrance rentrée, apprenant maladroitement à jouer le rôle du père et de la mère. Il faut le voir, devant un frigo trop souvent vide, expliquer à ses enfants que « les céréales, c’est très sain ». Une mention particulière aussi pour Laetitia Dosch, qui joue le rôle de la sœur d’Olivier, dont l’exubérance affichée masque mal la fragilité et l’insatisfaction devant ce qu’est sa vie, « sans boulot, sans mari et sans enfant », comme le lui fait cruellement remarquer son frère, un soir de dispute.
Un beau film à la fois réaliste et touchant, et dont l’humour l’empêche de tomber dans un excès de pathos.
Jacques Champeaux
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