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Avec :
Tamara Yatsenko, Ludmila Smorodina, Boris Kamorzin, Sergei Ruskin, Petro Panchuk, Irina Plesnyaeva, Zhanna Lubkanz
Né en 1964, il grandit à Kiev en Ukraine et obtient en 1987 un diplôme de mathématiques appliquées. Il commencera une carrière scientifique. Mais l’attirance pour le cinéma l’amènera à décrocher un diplôme de réalisateur à l’Institut National Russe de cinéma à Moscou. Auteur de 18 documentaires primés à travers le monde, dont Maidan (2014). Donbass est son quatrième long-métrage de fiction, après My joy (2010), Dans la brume (2012) et Une femme douce (2017). Il a eu le Prix de la mise en scène dans la sélection Un Certain Regard, Cannes 2018.
Résumé :
Dans le Donbass, région de l’Est de l’Ukraine, une guerre hybride mêle conflit armé ouvert, crimes et saccages perpétrés par des gangs séparatistes, aidés par les troupes russes. L’armée ukrainienne est soutenue par des volontaires.
Analyse :
Le film est déconcertant, mais il est clair que le réalisateur a voulu montrer le caractère étrange d’une guerre civile qui n’avoue pas son nom. Il a les allures d’un documentaire, d’un film-enquête voulant restituer la confusion des belligérants, la haine et l’hystérie des gens armés et des civils envahis par la peur. Le film est constitué de 13 épisodes, chacun racontant une histoire qui se déroule entre 2014 et 2015 dans les territoires occupés. Les lieux sont chaque fois précisés. Tout commence par une séquence-générique où dans un local quelconque, un groupe de femmes et d’hommes se maquillent, s’habillent et attendent le signal pour aller sur le plateau d’un film ( ?). Arrivent deux militaires, dont une femme énergique, qui emmènent la troupe au pas de course, pour déboucher, au milieu d’explosions, sur une place où a eu lieu un attentat contre un bus. Nous reverrons les comédiens à la fin du film dans un extraordinaire plan-séquence. Divers épisodes vont se dérouler, implacables : des journalistes allemands traités de fascistes ; lynchage d’un prisonnier injurié et battu par des passants dans la rue où la police séparatiste l’exhibe comme un traître ; le mariage loufoque et pitoyable d’un couple sous l’égide du parti Nouvelle Russie, etc. La technique du plan-séquence, largement utilisée, permet de rester en contact avec l’action qui se déroule, elle permet de fixer notre regard sur le sens implicite de ce qui est montré. Mais franchement on peut s’interroger : à quoi sert ce film ?
Quelle signification donner à un tel film qui laisse le spectateur plein d’interrogations ? Après avoir donné la genèse de la crise ukrainienne (la Russie veut empêcher l’Ukraine de devenir indépendante), Sergei Loznitsa ajoute dans sa Note d’intention du dossier de presse : « ce qui m’intéresse et me concerne au premier chef, c’est le type d’êtres humains engendrés par une société dans laquelle l’agressivité, le déclin et la désagrégation sont les maîtres ». Le film n’est pas un discours politique mais la description froide et distanciée d’un pays à la dérive. Intrigant mais passionnant.
Alain Le Goanvic
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