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Avec :
Le personnel hospitalier et les stagiaires du groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint Simon à Montreuil
Nicolas Philibert est né en 1951. Philosophe de formation, il n’a pas fait d’école de cinéma et a débuté comme assistant de René Allio pour Les Camisards (1970) et Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère … (1975). Il a réalisé une vingtaine de documentaires et connu un succès mondial avec Etre et avoir en 2001sur une école primaire à classe unique dans un village d’Auvergne. Ses plus récents films sont Nénette (2010), sur la ménagerie du jardin des plantes, et La Maison de la radio (2013). Nicolas Philibert considère comme poreuse la frontière entre fiction et documentaire. Ses œuvres sont marquées par le regard bienveillant qu’il porte sur ceux qu’il filme.
Résumé :
Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes gens, filles et garçons, se lancent dans des études en soins infirmiers. Entre cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain, ils devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités. Ce film retrace les hauts et les bas d’un apprentissage qui va les confronter très tôt, souvent très jeunes, à la fragilité humaine, à la souffrance, aux fêlures des âmes et des corps. C’est pourquoi il nous parle de nous, de notre humanité.
Analyse :
Au début du film, on apprend à se laver les mains et à faire la distinction entre propre et stérile ; à la fin, on fait part de son émotion lorsqu’on a assisté pour la première fois à la mort d’un patient. Du prosaïque aux questions existentielles, le film introduit ainsi une dramaturgie en « mettant en scène » l’apprentissage des élèves infirmiers de l’hôpital Croix Saint Simon. Cette gradation cinématographique se développe en trois parties. La première montre les élèves en cours théoriques et en exercices pratiques sur des mannequins. Les plans sont larges, le groupe animé, les plaisanteries fréquentes, le spectateur est face à un groupe de jeunes attentifs mais joyeux. La deuxième partie raconte les stages dans l’hôpital, la confrontation au réel de leur futur métier. Les plans sont plus serrés, les jeunes stagiaires sont le plus souvent cadrés seuls face aux malades (on voit très peu l’équipe soignante), ils sont plus tendus. Les gestes qu’ils ont appris à faire sur des mannequins, ils doivent maintenant les faire sur des corps fatigués, sur des êtres humains auxquels ils doivent aussi parler, trouver les mots pour échanger. La dernière partie est uniquement composée du face-à-face entre chaque élève et son formateur référent, un retour d’expérience au cours duquel le futur infirmier raconte comment il a vécu son stage. Les plans se resserrent sur les visages filmés en champ contrechamp. Le spectateur ressent, à travers les récits et l’expression des visages, parfois les larmes, les difficultés du métier, l’attitude face à la souffrance, quelquefois aussi les difficultés personnelles que rencontrent ces jeunes issus souvent de milieu peu favorisé. Et il est frappé par l’attitude bienveillante des formateurs, qui montrent une écoute et une humanité qui font chaud au cœur.
Certains trouveront peut-être que ce film ne montre pas assez les difficultés de l’hôpital. Mais, Nicolas Philibert s’en est expliqué, ce n’était pas son but. Reconnaissant envers les infirmiers qui l’avaient soigné lors d’un séjour à l’hôpital, il s’est intéressé à leur formation et a voulu montrer comment ces jeunes d’origines très variées vivaient leur vocation et leur première immersion dans le monde difficile de l’hôpital.
Jacques Champeaux
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