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Fiche technique :
 - Scénario, James McBride, auteur du roman - Image, Matthew Libatique - Montage, Barry Alexander Brown - Musique, Terence Blanchard - Distribution France : Splendor Films.

Avec :
Laz Alonso (Hector Negron), Derek Luke (sergent Aubry Stamps), Michael Ealy (Bishop Cummings), Omar Benson Miller (Sam Train), Pierfrancesco Favino (Peppi Grotta 'Papillon'), Valentina Cervi (Renata), Sergio Albelli (Rodolfo le traître)

Miracle à Santa-Anna (Miracle at S.Anna)

Italie, Etats-Unis d'Amérique, 2008, 156min.

Réalisation : Spike Lee

Biographie :

Spike Lee (né Shelton Jackson Lee en 1957 à Atlanta, Georgie) se fit un nom en 1986 avec le film indépendant She’s Gotta Have It (Nola Darling n'en fait qu'à sa tête), qui l'établit comme cinéaste à succès. Militant de la cause afro-américaine, le thème des relations raciales habite le drame Do the Right Thing(1989), le jazzy Mo’ Better Blues(1990), la romance interraciale Jungle Fever(1993), le biopic Malcolm X(1992), puis Summer of Sam(1999) et la satire Bamboozled(2000) ou le thrillerInside Man(2006). Films plus récents, Red Hook Summer(2012), le remakeOld Boy(2013) et BlackKklansman(2018).

Résumé :

Seconde Guerre mondiale. Dans les montagnes toscanes, une compagnie formée de Noirs américains se réfugie dans un village italien. Le film est fait des relations avec la population locale et les résistants (partigiani), des combats contre l'armée allemande en retraite, ses atrocités, et surtout des tensions à caractère raciste au sein de l'armée américaine.

Analyse :

Le massacre de Santa-Anna-di-Stazzema (août 1944, dans les Alpes Apuanes, entre Lucques et Carrare) est un Oradour italien peu connu chez nous. Ce terrible épisode fournit son cadre historique au film de Spike Lee, qui se veut une évocation réaliste, sinon historiquement fidèle, des événements et comportements de cette période. La controverse que le film déclencha en Italie (pour avoir montré un partigianotrahissant les siens auprès des Nazis) relève plus de l'honneur offensé que de la vérité bafouée.

Si Miracle...est d'abord un film de guerre, dont on appréciera le souci d'impartialité dans sa description des différentes parties en conflit, son sujet central reste une fois de plus les relations raciales aux Etats-Unis. C'est l'occasion d'apprendre, pour qui comme moi l'aurait ignoré, que le million de Noirs américains enrôlés dans cette guerre (pour un total de 16 millions de soldats US) étaient tous organisés en unités 'monocolores', très officiellement parce que le mélange des races aurait pu 'démoraliser les soldats blancs'. Le thème est exploré sous plusieurs aspects à travers les attitudes et les propos des quatre membres du petit groupe : les Noirs devaient-ils prendre part à cette 'guerre de Blancs' ? Se considéraient-ils comme responsables, eux-aussi, de ces 'valeurs démocratiques' dont la défense justifiait l'engagement militaire U.S. en Europe ? Etaient-ils partie prenante de la formation de la Nation américaine ? Leur immersion dans une société italienne où les stéréotypes raciaux hérités de l'esclavage n'existait pas — c'est la thèse de Lee et McBride — leur fait ressentir encore plus vivement l'anormalité de leur situation aux Etats-Unis.

On peut trouver le film un peu trop touffu et long ; il eut un accueil médiocre à sa sortie, et ne rapporta que 1/5° de ce qu'il avait coûté. Mais pour son rappel d'un événement important et oublié, pour son traitement sensible de la question raciale, il mérite d'être connu.

Jacques Vercueil

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