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Avec :
Kais Nashif (Salam), Yaniv Biton (Assi), Lubna Azabal (Tala), Maïsa Abd Elhadi (Mariam)
Prix du jury INTERFILM Venise 2018
Réalisation : Sameh ZoabiNé en 1975 dans un village près de Nazareth, Sameh Zoabi est un arabe israélien, installé aux Etats Unis. En 1998, il a obtenu un double diplôme en cinéma et littérature anglaise à l’université de Tel-Aviv mais Be Quiet, son film de fin d’études, n’a pu sortir qu’en 2006. Sameh Zoabi a réalisé ensuite Un téléphone arabe (2010). Tel-Aviv on fire a été primé à la Mostra de Venise et présenté aux festivals de Haïfa et Saint Jean-de-Luz.
Résumé :
Salam, 30 ans, est palestinien. Il habite Jérusalem et travaille à Ramallah avec son oncle qui produit une série à succès, Tel Aviv on fire. Matin et soir, Salam est obligé de franchir un check-point ; or, un jour, un officier israélien, dont la femme est fan de la série, le fait arrêter pour l’interroger.
Analyse :
Il était extrêmement casse-cou de faire une comédie ayant pour toile de fond le conflit israélien- palestinien et pourtant ce film est une pleine réussite. Film dans le film, Tel-Aviv on fire est aussi le titre d’une série palestinienne, à très petit budget, qui met en scène une espionne palestinienne dont le cœur balance entre un ‘terroriste’ et un général israélien, au moment de la guerre des Six Jours (juin 1967). Le jeune stagiaire du plateau, Salam, est propulsé par hasard scénariste de la série, mais sa situation se complique lorsque le chef du check-point, l’Israélien Assi, décide de l’utiliser pour transformer le scénario de la série afin d’en faire un objet pro-sioniste. La grande intelligence du film, c'est de ramener le conflit à une échelle humaine où chaque personnage représente un aspect de la problématique. Et il excelle dans cette peinture du conflit au vitriol, qui évite tout parti pris et ose dénoncer à égalité chacun des deux camps, avec un aplomb très divertissant. La violence des militaires israéliens et les difficultés quotidiennes des arabes sont bien montrés tout comme l’obsession de la reconquête du côté des Palestiniens. De même le conflit inter-générationnel entre l’oncle, nostalgique de la guerre des Six Jours et son neveu qui vit dans un autre monde. « J’essaie de divertir tout en parlant des conditions de vie de mes personnages de manière sincère », explique le réalisateur dans le dossier de presse. Le film est une succession de petits gags se situant aussi bien dans la vie réelle que dans le feuilleton, parfaitement interprétés par les deux acteurs principaux, l’un israélien, l’autre palestinien. Bien sûr, l’histoire est un peu idyllique quand on connaît les problèmes du Moyen Orient mais tous, de part et d’autre des frontières, aiment regarder les mêmes séries débiles ou et se régaler d’houmous car ce sont des hommes et des femmes ayant des problèmes semblables. A un moment où la droite extrême triomphe en Israël, il est réconfortant de penser qu’un tel film peut encore être produit et distribué dans ce pays.
Jean Wilkowski
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