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Alain Fleischer est un créateur multiforme, écrivain, photographe, plasticien, et cinéaste. Comme écrivain, il est l'auteur de «L'amant en culottes courtes», «Prolongations», «Le Carnet d'adresses». Comme cinéaste, on lui doit Zoo zéro (1979), Le Louvre imaginaire (1993). « JL Godard m'a proposé de le filmer comme un peintre dans son atelier », origine du présent film, présenté au Festival de Locarno en 2007.
Résumé :
C'est un film «simple» qui nous montre Jean Luc Godard, en plein travail chez lui à Rolle, avec des étudiants et de jeunes artistes du Fresnoy (Studio National des Arts Contemporains), et enfin à Beaubourg (Centre Pompidou) sur les «ruines» de son exposition ratée. Le témoignage d'un être hors norme, adoré ou honni.
Ce film n'a pas été programmé dans le circuit normal de la distribution, mais a fait l'objet d'une programmation ciblée (d'abord au Reflet Médicis à Paris, puis en Province : Toulouse, Aix en Provence, Bordeaux…), en présence d'invités de marque ou de spécialistes et suivie de débat public.
Analyse :
Pendant plus de deux heures, le spectateur ne cesse de découvrir JLG, de fait le centre du monde, l'attraction des cinéphiles, des journalistes et même de détracteurs à la fois curieux et agacés ! Incontournable statue exemplaire de la Nouvelle Vague, il est pour beaucoup l'auteur du Mépris, Pierrot le Fou ou Deux ou trois choses que je sais d'elle. Pour d'autres, il est surtout le réalisateur d'Histoire(s) du cinéma, à la fois théoricien et chantre du septième Art, l'inimitable démiurge des collages, surimpressions, fondus enchaînés, où se mélangent des images inoubliables de films qui ont jalonné le premier centenaire. Godard, dans ses entretiens, nous est révélé en être hypersensible, mais redoutable, qui s'ingénie à déconstruire les questions et les pensées de ses interlocuteurs (André S. Labarthe, Dominique Païni , Jean Marie Straub, Jean Narboni). On apprend des choses, par exemple le parallèle entre Golda Meir et Hitler (dans le film «Ici et ailleurs») a été violemment critiqué par Chantal Ackerman, mais l'effet de montage fut défendu par Deleuze (le philosophe). En fait, par-delà les jeux de mots et les réparties, nous ressentons à la fin la tristesse qui se dégage du personnage, en butte à l'incompréhension des organisateurs de Beaubourg (pourtant très prévenants à son égard). Est il conscient de sa difficulté d'être en lien avec ses interlocuteurs trop enfermé dans sa réflexion critique sur les rapports du Cinéma avec l'Histoire, les Arts, l'industrie cinématographique ?... C'est ainsi que la conversation avec le journaliste Christophe Kantcheff, venu le questionner sur les lieux de l'exposition, tourne peu à peu au monologue, celui d'un homme prisonnier de son image de «génie» du cinéma ! Le reportage contient des perles, malgré souvent un son approximatif : «Le cinéma, ce n'est pas une certitude, c'est un doute», ou encore : Le cinéma, c'est montrer ce qu'on ne voit pas.
Qu'on l'apprécie ou pas, Jean Luc Godard est indispensable pour acquérir un regard à la fois enthousiaste et critique sur cet Art qui passionne beaucoup d'entre nous, à Pro-Fil et ailleurs...
Alain Le Goanvic
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