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Avec :
Nawazuddin Siddiqui (Raphi), Sanya Malhorta (Miloni), Farrukh Jaffar (la grand’mère)
Ritesh Batra est né à Mumbai (ex-Bombay) en 1979 dans une famille de la classe moyenne. Il étudie l’économie et le cinéma à New York. Il réalise quelques courts métrage avantThe lunchbox en 2013, présenté à la semaine de la critique du festival de Cannes et qui obtient un énorme succès mondial. Il réalise ensuite deux films aux USA pour Netfix avant Le photographe.
Résumé :
Raphi est photographe de rue et opère près de la célèbre Porte de l’Inde à Mumbaï. Il fait la rencontre de Miloni, jeune fille issue de la classe moyenne de Mumbai et qui étudie brillamment pour devenir expert-comptable. Quand la grand-mère du garçon débarque, en pressant son petit-fils de se marier, Miloni accepte de se faire passer pour la petite amie de Rafi.
Analyse :
Ritesh Batra reprend ici les thèmes, déjà exploités en 2013 dans The lunchbox, qui concernent les familles des classes inférieures et moyennes indiennes, représentées ici par Raphi et Miloni. D’une façon particulièrement subtile et délicate, le réalisateur analyse les rapports entre les deux jeunes gens qui sont très vite attirés l’un vers l’autre mais que les contraintes de la vie indienne empêchent de dévoiler leur amour puisqu’ils sont de niveaux sociaux différents. Le prolétariat issu de la paysannerie pour le garçon, et la petite bourgeoisie urbaine pour la jeune fille. Une seule fois leurs mains s’effleureront dans un taxi. Sans insister et surtout sans misérabilisme, le réalisateur nous conduit dans les rues bruyantes de Mumbai, nous fait partager le taudis où vit Raphi et quatre de ses amis et où vivra aussi sa grand’mère, le tout dans une amitié et une joie de vivre étonnantes. Miloni, quant à elle, vit chez ses parents, de braves gens qui l’aiment bien mais à qui ne viendrait pas l’idée de lui demander son avis sur son futur époux. La seule personne à qui elle finit par se confier est la bonne qui, chaque soir, étend son matelas entre deux rangées de tiroirs de la cuisine pour dormir. Bien loin des comédies chantées de Bollywood, Ritesh Batra nous montre la réalité de la vie, jusqu’aux rats qui courent dans les salles de cinéma. Sa caméra reflète sa sensibilité et elle effleure toujours ses personnages sans jamais les brusquer, en multipliant les non-dits pour bien montrer le déchirement des deux jeunes gens partagés entre leur sentiment et le poids des traditions. Cette pudeur et cette retenue font toute la force du film.
Jean Wilkowski
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