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Fiche technique :

 -  Antoine Raimbault, co-scénariste avec Isabelle Lazard - Image, Pierre Cottereau - Montage, Jean-Baptiste Beaudouin - Musique, Grégoire Auger - Distribution France, Memento Films Distribution.

Avec :

Marina Foïs (Nora), Olivier Gourmet (Eric Dupont-Moretti), Laurent Lucas (Jacques Viguier), Jean Benguigui (M° Szpiner), Philippe Uchan (Olivier Durandet), François Fehner (Président Richiardi), Roger Souza (le père Jean Viguier), Danielle Catala (la mère de Suzanne Mamie Claudie)

Une intime conviction

France, Belgique, 2019, 110min.

Réalisation : Antoine Raimbault

Biographie :

Antoine Raimbault signe avec ce film son premier long métrage comme réalisateur ; il avait déjà écrit le scénario de La finale, tourné par Robin Sykes (2018), et écrit et réalisé quatre courts métrages entre 2001 et 2017. A noter que dans Vos Violences (2013, 19 min, nombreux prix en France et Belgique) Eric Dupont-Moretti 'Acquittator' jouait le rôle d'un avocat, victime avec sa fille d'une agression, et déchiré entre sa compassion pour sa fille et son éthique de la justice.

 

Résumé :

Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, a été acquitté, mais le Ministère public fait appel. Dix années après la disparition de Suzanne, arrive enfin le second procès, alors que les rumeurs accablent le mari. Convaincue de son innocence, une certaine Nora réussit à convaincre un ténor du barreau de prendre sa défense. 

Analyse :

Un film sur la Justice et l'in-justice, qui reconstitue de près une affaire réelle (les noms des personnages sont ceux du vrai procès, sauf Nora), et où le réalisateur a mis beaucoup de lui-même : alerté sur ce qui se tramait, il avait assisté au premier procès où la faiblesse de l'accusation l'avait atterré — même pas de cadavre ! — et c'est lui qui mit l'avocat Eric Dupond-Moretti dans le circuit pour le second round : le cinéaste n'eut donc pas à chercher loin pour imaginer Nora, seul personnage important de fiction dans le film. 

On a donc un film à thèse, cependant moins sommaire dans son plaidoyer que ce que pourrait suggérer ce qui précède. Certes, l'intime conviction du réalisateur nous est affirmée sans ambages, en deux volets : Viguier est innocent, et — un peu plus prudents — de nombreux indices pointent vers Durandet, à moins que Suzanne ne se soit évaporée dans un brouillard volontaire ou pas. D'un autre côté, l'avocat lui-même intervient plusieurs fois avec énergie auprès de Nora-la-pasionariapour lui rappeler les règles élémentaires de recherche de la vérité, qui doit être guidée par le doute et non par la certitude. Et c'est bien le comportement contraire de la part des accusateurs qui fait l'autre volet de la leçon de citoyenneté ainsi administrée. On est heureux de constater que par deux fois le jury 'populaire' (bien que dirigé par les juges eux-mêmes) a néanmoins acquitté le prévenu.

Mais si cet aspect 'documentaire' est intéressant (on voit bien plus souvent au cinéma des tribunaux étatsuniens !), que penser du spectacle et de sa réalisation ? La performance de Gourmet, interprète bien choisi de Dupont-Moretti dont il rend efficacement le style d'ours mal léché, est remarquable ; les autres personnages sont assez caricaturaux, particulièrement ceux que l'on est supposé ne pas aimer — le clan de Durandet et ses défenseurs, ainsi que l'accusateur public (nouveau Fouquier-Tinville) ou le Commissaire (un Javert malhonnête) ; quant au rôle de Nora, il est difficile à rendre crédible. Son mélange de naïveté et de perspicacité, son dévouement sans limite à une cause étrangère, et même l'inconfort exagéré de son compagnonnage avec un cuistot charmant, surprendraient moins dans un roman photo.

Il reste une histoire vivante, des protagonistes attachants, et un sujet passionnant, si bien que l'on passe avec ce film un moment agréable et, tant mieux, utile pour beaucoup. 

Jacques Vercueil

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