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Avec :
Kiki Layne (Tish) ; Stephen James (Fonny); Regina King (la mère de Tish).
Barry Jenkins, né en 1979, est un scénariste, réalisateur, acteur américain. Il réalise en 2003 un court métrage My Joséphine. Puis en 2008 un premier long métrage, Medecine for Melancoly, qui n’a pas été distribué en France. Moonlight, son second long métrage (2017), qui n’est joué que par des acteurs afro-américains, a obtenu plusieurs oscars dont l’Oscar du Meilleur film. Si Beale Street pouvait parler a obtenu le Prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour Regina King aux Golden Globes 2019.
Résumé :
Harlem, dans les années 70. Tish et Fonny s'aiment depuis toujours et envisagent de se marier. Alors qu'ils s'apprêtent à avoir un enfant, le jeune homme, accusé d’un viol qu’il n’a pas commis, est arrêté et incarcéré. Avec l'aide de sa famille, Tish s'engage dans un combat acharné pour prouver l'innocence de Fonny et le faire libérer, mais sans succès.
Analyse :
Encore un film sur la ségrégation raciale aux États Unis pensera-t-on. Oui et il n’y en aura jamais assez quand on voit que la question aujourd’hui encore est loin d’être réglée. Après le lumineux Moonlight , Barry Jenkins nous donne une adaptation fidèle de l’œuvre éponyme de James Baldwin. Cet auteur américain, mort en 1987, chantre des droits civiques, est adapté pour la première fois par Hollywood. Son œuvre est pourtant extrêmement importante tant de point de vue littéraire que pour ses prises de position très engagées pour la cause de ses compatriotes afro-américains. Raoul Peck lui a rendu un magnifique hommage dans un documentaire qu’il lui a consacré, I am not your negro. C’est un non violent, persuadé que seul l’amour sera capable de sauver les Noirs de leur condition et de triompher de l’inhumanité et de la haine. Et c’est l’amour et la beauté qui inondent d’un bout à l’autre ce film lumineux, délicat, sensuel et émouvant. L’amour pur et irrésistible de ce couple d’une beauté et d’une innocence sublimes, l’amour de la famille de Tish, l’amour que l’on doit transmettre à travers une vitre de parloir. L’ostracisme dont ils sont victimes, loin de les séparer, les soude plus fort encore. La beauté, la pureté contre la haine, l’humanisme contre la barbarie. Le réalisateur insuffle à son film un rythme et une lenteur qui nous amènent à vivre pleinement cet amour fou et émouvant avec douceur et mélancolie.
On retrouve dans ce long métrage toutes les qualités du réalisateur : des plans très soignés, des cadrages précis et impeccables, une caméra qui filme avec sensualité les personnages au plus près, nous les rendant si proches et si attachants, une lumière mordorée qui caresse les visages avec élégance. Les couleurs sont éclatantes malgré le propos dramatique. On saura gré au réalisateur de n’être tombé dans aucun misérabilisme, ce qui ne nous empêche pas d’être révoltés au plus profond de nous-même par ce racisme qui brise des vies. C’est ce qui fait l’originalité de ce film tout en douceur, en grâce et en intelligence.
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