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Avec :
Alexandre Landry (Pierre-Paul Daoust), Maripier Morin (Aspasie/Camille Lafontaine), Rémy Girard (Sylvain Bigras), Louis Morissette (l'enquêteur Pete LaBauve), Maxim Roy (l'enquêteuse Carla McDuff), Pierre Curzi (M° Wilbrod Taschereau)
Denys Arcand, québecois né en 1941, a appris son métier au fameux ONF (Office National du film canadien) qui devait donner naissance à l'exceptionnelle tradition documentaire, politique et artistique du cinéma québecois. De cette culture Denys Arcand fut le protagoniste le plus brillant et le plus durable. Outre Jésus de Montréal (1989), les deux premiers volets de sa trilogie de l'Empire américain (Le déclin de l'Empire américain, 1986, et Les invasions barbares, 2003) ont constitué des œuvres très acclamées. En voici le troisième chapitre.
Résumé :
Pierre-Paul Daoust, jeune philosophe convaincu, se satisfaisait de sa modeste existence de livreur de colis, quand il tombe par hasard sur des sacs pleins de billets de banque, abandonnés après un braquage catastrophique. Impulsion irréfléchie, il s'en empare, et l'usage qu'il en fera se révèlera conforme à ses principes humanistes.
Analyse :
Ce film 'qui fait chaud au cœur' — on peut dire feel good movie, si l'on y tient — oublie complètement les personnages antérieurs de l'Empire américain (on ne retrouve, mais dans un rôle différent, que l'excellent acteur Rémy Girard) et quitte le genre 'portrait de groupe' pour un film de gangster en registre comique, où tout se passe dans l'après-braquage : que faire du fric sans se faire piéger ?
On reste longtemps dans l'amusement d'une intrigue assez loufoque, mais conforme aux codes du film noir ; s'y mêlent plaisamment truands professionnels, voleurs balourds, policiers futés mais néanmoins bernés, et un Candide philosophe qui supplée son inexpérience tous azimuts par une vive capacité d'apprentissage ; il nous amuse aussi en extrayant opportunément de sa culture classique des aphorismes traduits du grec ou du latin, que tout porte à croire authentiques. Mais voici que peu à peu, le chemin vers la rédemption se fait sournoisement place sans que l'humour perde la sienne, à l'image de la call-girl hors de prix réapparaissant derrière un tréteau de Restos du cœur. Particulièrement savoureuse, la séquence de la perquisition 'finale' : le fouineur de la police se fait jeter d'un local militant interdit aux mâles, les gilets jaunes mobilisent les forces de l'ordre qui arrivent trop tard pour empêcher les Cahuzac de tout poil de parfaire leurs sordides évasions, et un vide-grenier de jouets d'enfants surveillé par une bénévole peu éveillée sert d'efficace paravent...
Quant au final à la Robin-des-bois, il donne tout sens au titre de cette fable loin d'être niaise : l'Empire qui s'écroule sous les bonnes volontés, c'est celui de l'argent-roi.
Jacques Vercueil
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