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- Scénario : François Ruffin et Gilles Perret - Montage : Cécile Dubois - Mixage : Léon Rousseau - Images : Gilles Perret - Distribution : Jour2fête - Fakir
Avec :
François Ruffin – divers membres des Gilets Jaunes - Alain Lacoste, maire de St Julien de Serre – membres du groupe Au p’tit Bonheur – quelques journalistes – et, malgré eux : le Président de la République, quelques ministres…
Né en 1975 et journaliste, François Ruffin fonde le journal Fakir et participe pendant 7 ans à l’émission radio de France Inter ‘Là-bas si j’y suis’. «Profession Journaliste » (réalisé en 2012) est une réflexion sur la précarité du journaliste dans notre société. En 2016, Merci Patron ! à la fois documentaire et comédie, reçoit le César du meilleur film documentaire. François Ruffin a été élu député en 2017 et siège dans le groupe de gauche radicale, La France insoumise.
Résumé :
Avec leur humour et leur caméra, Gilles Perret et François Ruffin décident de partir en voiture, en plein mouvement des Gilets Jaunes, pour « aller voir de plus près « ce qui se passe sur les ronds-points. Ils traversent la France du nord au Sud, et visitent une vingtaine de lieux et autres barrages de péage. Un road-movie ? Oui mais aussi et surtout la découverte d’hommes et de femmes qui sortent de leur résignation imposée, pour réclamer leur part de bonheur.
Analyse :
Le mouvement français des Gilets Jaunes occupe depuis le 17 novembre 2018 (premières manifestations) l’espace médiatique et politique, suscitant à la fois un soutien majoritaire des Français et des réactions politiques de tous bord, allant du rejet par les pouvoirs en place à la tentative de récupération par certains extrêmes. Avec le film de Ruffin et Perret, on assiste à l’expression d’une vision différente, plus humaine, plus individualisée. Alors que les émissions de la télévision s’emploient à montrer samedi après samedi les exactions des casseurs de « l’ultra gauche », certes très regrettables, le propos des réalisateurs est d’aller voir les hommes et les femmes de la ‘base’ et de parler avec eux de leur condition réelle de vie, de leurs motivations dans ce mouvement social qui a surpris tout le monde ! L’intention est de montrer « ce que peut le cinéma » dans une expérience inédite, amenant une « réflexion sur le travail cinématographique et la question de la puissance, et de l’impuissance – de l ‘écriture et de l’image » (JG. Périot et A. Brossat –édition La Découverte). Le résultat est intéressant, car le film restitue la dimension humaine, la solidarité et l’amitié chez des gens en situation précaire. L’émotion est souvent au centre des interviews. C’est la libération enfin de la parole, celle qui vient de la rue, où vivent les victimes d’un système mondialisé, régi par la pensée unique. Le film, post-68, de Doillon et de Gébé L’AN 01 (1972), est cité, rapprochant les époques : « On arrête tout. Ce n’est pas la fin du monde…et ce n’est pas triste » ! On peut ne pas aimer J ‘veux du soleil, réalisé en toute simplicité de moyens. Mais je trouve que ce film apporte de l’air frais et suscite plus de réflexion que certaines émissions de télé, se contentant du sensationnel et de simplifications. Et cela se termine par une chanson loin de la morosité actuelle !
Alain Le Goanvic
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