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Avec :
Achinoam Noa Nini, Yaël Abecassis, Mathieu Almaric, Elias Almaric, Pippo Delbono, Keren Mor...
Né en 1950 en Israël, il fait des études d’architecture. En 1973, soldat, il participe à la guerre du Kippour, où il échappe à un tir de missile, qui lui inspira : Souvenirs de guerre (1997), surtout Kippour (2000). En 1981, La Maison, fut refusé par la télévision. C’est Journal de campagne, tourné pendant la guerre du Liban, qui l’obligera à quitter son pays natal, pour s’installer à Paris. De Terre Promise (2004) au Dernier jour d’Yitzshak Rabin (2015) et A l’Ouest du Jourdain (2017), c’est le portrait d’un cinéaste talentueux, au regard sans complaisance.
Résumé :
Film entièrement tourné dans un tramway, lieu de rencontre idéal pur présenter une mosaïque de gens de toutes nationalités et ethnies, dont le parcours est à l’image d’un monde cosmopolite et bigarré. Le tramway relie plusieurs quartiers de la Ville Sainte, d’Est en Ouest, sorte de métaphore qui veut gommer les murs, les check points, les clivages politiques, sociaux. Que nous apporte ce « tramway-movie » en réalité ? Déjà dans Free Zone, il y avait ce parti pris : circuler et traverser les frontières intérieures.
Analyse :
Les images sont belles grâce à la photo d’Eric Gautier. Beaucoup de voyageurs montent et descendent, s’ignorant complétement, comme dans tous les transports publics du monde. Mais là nous sommes en Israël. Le monde quotidien ne laisse pas de place à l’échange. Voilà une occasion cinématographique d’aborder la situation d’un pays morcelé et divisé, sans avenir positif. Gitaï est apparu, quand même, plus pertinent dans ses films précédents, tels que Ana Arabia (2014) ou A l’ouest du Jourdain. Tenter de dialoguer pour mieux comprendre les enjeux et les obstacles à la paix et à la coexistence entre les communautés, voilà la démarche d’un cinéaste qui a su prendre des risques en posant son regard critique sur les politiques suivies par les autorités de son pays. Ce n’est pas pour autant un film inintéressant, par sa poésie (chant de Noa, poème allemand dit par Keten Mor), et certains passages, comme celui où Mathieu Almaric fait la connaissance d’un couple d’Israéliens, les uns discourant sur la force de l’armée israélienne et le Français, sur la beauté du climat ensoleillé ! Tous les personnages sont filmés en gros plans ou plans rapprochés. Les femmes en particulier sont belles, expressives, touchantes. Gouttes d’eau sur les vitres, levers et couchers de soleils, Jérusalem la nuit etc. Pourquoi ce film, cher Amos, vous qui avez déclaré un jour : « Israël considère la culture comme de la propagande » ? Nous restons un peu sur notre faim, en vérité.
Alain Le Goanvic
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