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Réalisation Robert Eggers, co-scénariste avec son frère Max - Image, Jarin Blaschke - Montage, Louise Ford - Compositeur, Mark Korven - Distribution France, UPI France.
Avec :
Willem Dafoe (Thomas Wake), Robert Pattinson (Ephraim Winslow)
Robert Eggers, né en 1983 en New Hampshire, dit avoir été fasciné dans sa jeunesse par la voisine ville de Salem et sa sulfureuse histoire. D'abord designer de scène pour le théâtre, fort demandé, il passa au scénario et à la réalisation avec The Witch (La Sorcière, 2015) primé à Sundance. The Lighthouse est son second long métrage.
Résumé :
Un gardien de phare chevronné et son assistant, homme mûr mais débutant, sont déposés sur une petite île battue par les vents et les vagues, pour quatre semaines de solitude. Les difficiles conditions de vie et de travail, et les exigences tyranniques du chef d'équipe, s'accompagnent bientôt de bouffées hallucinatoires.
Analyse :
Dès avant que l'écran ne s'éclaire, la bande son commence son travail d'ambiance. Fracas de tempête, mugissements de la corne de brume, vacarme des machines, cris des oiseaux de mer... L'apparition d'un inhabituel cadre carré d'image annonce bientôt l'enfermement sévère dans lequel se déroulera ce drame à deux personnages. Le noir et blanc, surtout du noir, annonce la couleur : un récit sombre, d'époque indécise, un huis clos dans une nuit glauque. De quoi bien s'amuser.
Dans un film de genre où l'essentiel est annoncé à l'avance, ce sont les détails et la manière qui font la saveur. Le contraste entre les deux protagonistes, Dafoe le grimaçant et le lisse Pattinson, s'anime d'une succession de crises et d'accalmies, s'exaspère en éblouissantes tirades shakespeariennes, s'inverse insensiblement... Viennent pimenter le duel une brouette, un goéland, un seau à ordures, une sirène, des bouteilles de gnôle... accessoires ou personnages suintant l'inhumanité. Le temps semble ne pas s'écouler, ou plutôt, ne pas savoir dans quel sens.
Faut-il alors s'irriter de trop de noir, trop de cris, trop de tempête, de sombre musique, de sinistres bruitages ou de numéros d'acteur ? Ou se délecter d'inventions, de fulgurances, de poétiques vociférations et de lumineuse obscurité ? Un 'film de mecs', certes, mais profitons-en, pour celles et ceux qui aiment, tant que ce sera permis !
Jacques Vercueil
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