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Fiche technique :
 - Scénario : Pedro Almodovar - Montage : Teresa Font - Images : José Luis Alcaines - Musique : Alberto Iglesias

Avec :
Antonio Banderas (Salvador) ; Penelope Cruz (Jacinta) ; Asier Etxeandia (Alberto)

Douleur et gloire (Dolor y gloria)

Espagne, 2019, 112min.

Prix d'interprétation masculine, Cannes 2019

Réalisation : Pedro Almodovar

Biographie :

Pedro Almodóvar, né en 1949 en Espagne, est l'un des cinéastes les mieux appréciés de la nouvelle vague espagnole. Adolescent, il part à Madrid pour entrer dans une école de cinéma mais Franco vient de la fermer. Il vit alors de petits boulots, fait du théâtre amateur, écrit et s'achète une caméra Super8. En 1986, il fonde la maison de production « El Deseo S.A. » qui produira plusieurs de ses films suivants. Attache-moi ! (1989), Talons aiguilles (1991), Tout sur ma mère (1999), La Mauvaise Éducation (2004), Etreintes brisées (2009), etc. ont été récompensés dans de nombreux grands festivals.

Résumé :

Un cinéaste vieillissant, Salvador, vit cloîtré chez lui avec quelques problèmes de santé. De temps en temps son assistante vient l'aider et le soutenir. Mais la cinémathèque souhaite l'interviewer, ainsi que son acteur principal, à propos d'un de ses films qui vient d'être remastérisé. Or Salvador est brouillé avec ce dernier depuis de nombreuses années.

 

Analyse :

« Si on écrit sur un réalisateur (et si on dirige soi-même des films), il est impossible de ne pas se servir de sa propre expérience comme référence. » assure Pedro Almodóvar. Mais, même si le film a été en partie tourné dans la reconstitution de son appartement, avec ses propres vêtements et ses propres œuvres d'art, il s'agit bien d'une fiction où il a su utiliser « sa propre expérience », pour mieux imprégner son œuvre de ses émotions.

Il s'agit donc d'un 'film d'hommes' où les rôles de femmes sont essentiellement maternels : l'assistante de Salvador qui s'inquiète des difficultés que celui-ci rencontre pour avaler et demande à l'aide ménagère de lui préparer des purées, ou bien sa propre mère (magnifique Pénélope Cruz), dans les souvenirs d'enfance ressassés par Salvador, qu'il retrouve dans ses moments de nostalgie. Sa mémoire distille progressivement les événements pour nous amener avec délicatesse jusqu'à sa propre découverte du désir.

Le scénario de Dolor y Gloria encadre par ce procédé ses deux autres films en partie aussi autobiographiques : en 1987 La Loi du désir s'inspirait de la vie du réalisateur qui avait à l'époque 38 ans et racontait une rupture dramatique, et, en 2003, La Mauvaise Éducation évoquait un établissement d'enseignement religieux où le sadisme voisinait avec la pédophilie. Almodovar a fait ses études secondaires dans un collège de Franciscains. Nous nous trouvons donc avec Dolor y Gloria, devant le troisième volet d'un cycle d'autofiction, qui explore les souffrances d'un réalisateur âgé qui ne se sent plus apte à créer, et plonge tristement dans ses souvenirs.

L'enthousiasme d'un nouvel élan sera provoqué par des retrouvailles, celles de l'acteur d'un de ses anciens films avec lequel il avait rompu, et celles de la réminiscence de ses premières émotions devant un corps masculin, par l'intermédiaire d'un dessin délicat tracé sur un méchant papier de ciment-colle.

Le vent artistique souffle où il veut, il faut savoir le reconnaître et s'en emparer. Salvador se remet à écrire, on peut imaginer qu'il écrit le scénario de Dolor y Gloria. A Cannes, après les ovations à la sortie de sa première représentation, les yeux de plusieurs spectateurs étaient rougis mais aussi ceux des acteurs et du réalisateur.

 

Nicole Vercueil

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