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Avec :
Younes Bouab (le voleur), Salah Bensalah (le cerveau), Bouchaib Essamak (Hassan)
Alaa Eddine Aljem est né en 1988 à Rabat. Après des études de cinéma à Marrakech puis en Belgique, il fonde une société de production basée à Casablanca. Parallèlement il réalise cinq courts métrages entre 2008 et 2015. Le miracle du Saint Inconnu, son premier long métrage, a été sélectionné à la Semaine de la critique au festival de Cannes 2019.
Résumé :
Au beau milieu du désert, Amine s’enfuit avec le butin d’un braquage à la main, la police à ses trousses. Il réussit à enterrer sa fortune dans une tombe bricolée à la va-vite. Lorsqu'il revient après dix ans de prison, l'aride colline qui abrite le butin est devenue un lieu de culte où les pèlerins se pressent pour adorer celui qui y serait enterré : le Saint Inconnu.
Analyse :
Le miracle du Saint Inconnu est un film personnel, inclassable, léger, plein d’humour, mêlant joyeusement religion, superstition, fatalisme, modernité et tradition. Nous sommes dans un village perdu du Sahara marocain et le réalisateur croque avec un plaisir évident plusieurs groupes d’individus. Il y a en particulier le nouveau docteur, que viennent consulter, en présence d’un infirmier blasé, toutes les vieilles femmes du village n’ayant rien de mieux à faire et qui aiment surtout se retrouver pour bavarder. Mais, quand elles sont vraiment malades, elles préfèrent aller faire un pèlerinage au mausolée du Saint. Parmi les autres personnages, il y a le gardien du mausolée et son chien et aussi un vieux paysan et son fils qui attendent la pluie depuis dix ans ainsi que deux malfrats à la recherche d’un trésor, des ‘pieds nickelés’ à la marocaine. L’on rit souvent de leurs aventures ridicules mais cette mosaïque de petites scènes peine à faire un film construit. Le réalisateur travaille presque exclusivement en plans fixes où entrent et sortent les personnages, tout en cultivant l’absurde et le contre temps. Cela rappelle les techniques des grandes comédies burlesques américaines ou françaises et aussi celle d’Ali Suleiman, réalisateur palestinien du récent It must be heaven. Heureusement le titre du film ne ment pas et il y aura bien un miracle, grâce à une fin pour le moins inattendue. Alaa Eddine Aljem manie un humour très fin, sans vulgarité ni insistance, ce qui lui permet d’aborder avec simplicité la question du rapport entre la modernité et la tradition : grâce à ce « sacré » sac d’argent, comme il le dit lui-même.
Jean Wilkowski
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