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Avec :
Viktoria Miroshnichenko (Iya), Vasilisa Perelygina (Masha), Timofey Glazkov (Pashka), Konstantin Balakiriev (Stepan), Andrey Bykov (Nikolay Ivanovich), Igor Shirokov (Sasha), Ksenia Kutepova (Lyubov Petrovna)
Prix de la mise en scène, Cannes 2019
Réalisation : Kantemir BalagovKantemir Balagov, originaire de la République autonome de Kabardino-Balkarie en Russie, est né en 1991. Il a été formé par Alexandre Sokourov avant d’être révélé à Cannes par son premier long métrageTesnota, une vie à l’étroit (2017).Une grande fille a obtenu le prix de la Meilleure mise en scène à Cannes 2019.
Résumé :
L’action se situe après la victoire des Russes contre les Allemands, à l’automne-hiver 1945-1946. A Léningrad (Saint-Pétersbourg), deux jeunes soldates, Lya et Masha, ayant combattu pendant le siège de la ville, se remettent à vivre tant bien que mal, dans une ville en ruines.
Analyse :
Prenons les propos du réalisateur lui-même, «ce film montre que la guerre ne cesse pas au moment de l’arrêt des tirs. Elle continue à tuer ». Une grande fille s’inscrit dans la lignée d’un genre où les Russes excellent à exprimer la souffrance : les films de guerre. Après que les combats se sont tus, le scénario, complexe et bien agencé s’inspire du livre de Svetlana Alexievitch, La guerre n’a pas un visage de femme. Il se déroule en grande partie à l’hôpital avec la reconstitution minutieuse d’une époque où médecins et infirmiers soviétiques font ce qu’ils peuvent, dans l’urgence, manquant de tout, tandis qu’autour d’eux beaucoup de malades sont condamnés. Le quotidien de tous s’organise pour faire face aux traumatismes : vies gâchées de soldats paralytiques, maladies mentales de jeunes femmes ayant subi toutes sortes de violences et habitants occupés à trouver à manger. Les prises de vues sont superbes, avec de beaux éclairages et un travail soigné sur les couleurs : à l’hôpital, des couleurs froides, maladives, mais dans l’intérieur de l’appartement communautaire où habitent les deux amies, des tons plus chaleureux. La très grande fille est Lya, une blonde fragile et sujette à des crises d’épilepsie ; l’autre, Masha, est portée par ses responsabilités de mère d’un petit garçon, qui est la mascotte de l’hôpital. A travers elles, le réalisateur restitue une part du rôle particulier exercé par les femmes russes pendant la guerre. Le jeu superbe des deux actrices déclenche beaucoup d’émotion et de compassion pour ces rescapées, mais toujours victimes de la guerre.
Françoise Wilkowski-Dehove
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