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Fiche technique :
Réalisation et scénario : Stéphane Demoustier (d’après le scénario de Acusadade GonzaloTobal et Ulises Porra Guardiola) - Directeur de la photo : Sylvain Verdet - Montage : Damien Maestraggi - Musique : Carla Mallone - Producteur : Jean des Forêts - Cies de production : Petit Film,France 3, FraKas productions - Distributeur : Le Pacte.

Avec :
Roschdy Zem : le père - Chiara Masroianni : la mère - Melissa Guers : Lise - Annie Mercier : l’avocate de la défense - Anaïs Demoustier : l’avocate générale.

La fille au bracelet

Belgique, France, 2019, 95min.

Réalisation : Stéphane Demoustier

Biographie :

Stéphane Demoustier, 43 ans,a réalisé 3 longs-métrages : Terre battue (2014), Allons enfants (2018), La fille au bracelet (2019). Il est le frère de la comédienne Anaïs Demoustier.

Résumé :

Lise, 17 ans, est accusée du meurtre de sa meilleure amie Flora. En attendant le procès, Lise, assignée à domicile, porte un bracelet électronique. Avec ses parents, convaincus de son innocence et son petit frère Jules, elle vit dans une jolie maison confortable. Mais la vie de la famille a basculé. 2 ans après le crime, le procès en assises s’ouvre. Le destin de Lise va se jouer.

Analyse :

Nous pensons à juste titre entrer dans un film de procès, et c’en est un, assurément, parfaitement crédible. Mais en réalité, le tribunal est ici le cadre d’un fait de société qui dépasse largement le propos du procès où interrogatoires, témoignages et plaidoiries se succèdent.

Lise, dans sa cage de verre, sagement assise entre deux policiers, semble murée dans son silence. Elle répond brièvement quand on l’interroge, se dit innocente. Dans la salle : les parents angoissés, aimants, ne doutent pas de l’innocence de leur fille. Face à l’adolescente, le président du tribunal est un homme attentif et bienveillant. A l’inverse la toute jeune avocategénérale, fraîchement sortie des écoles, froide et agressive, utilise une logique implacable pour accuser celle qui à ses yeux est indiscutablement la meurtrière de Flora. L’avocate de Lise est au contraire une femme chevronnée, proche de l’âge de la retraite, qui met dans ses interventions toute sa compétence, son intelligence et sa volonté de comprendre. Pas de preuves suffisantes, mais des indices qui semblent converger. Ce sont les anciens camarades de classe de Lise qui vont déclencher un vrai coup de théâtre :appelés à la barre comme témoins, ils se lancent avec une candeur désarmante dans un déballage d’histoires intimes, étalées publiquement, sans état d’âme.

Et le film bascule : ce n’est plus la possible culpabilité de Lise qui nous intrigue, nous ne sommes pas dans un thriller, mais dans un film qui questionne le mystère de nos adolescents. 

Les parents de Lise découvrent avec stupeur que leur fille a une vie cachée en dehors d’eux, à savoir une vie sexuelle très libre, avec des garçons et aussi avec des filles. On se fait du bien, dit simplement Lise. Une sexualité à l’état brut, libre de tout tabou ou engagement, des jeux sexuels qui s’énoncent sans retenue, on évoque une vidéo à caractère intime, postée sur les réseaux sociaux....qui serait la source du drame. C’est peut-être là que se situe la violence dans ce film : dans ce déballage impudique, inattendu et tellement candide. Et si le procès devenait alors celui de l’inconduite d’adolescents jugés comme sans repères ? C’est là qu’intervient l’avocate de la défense, qui affirme de sa voix rauque, dans une brillante plaidoirie que la vie sexuelle de la jeune prévenue n’est en rien un motif de condamnation aux Assises : que savons nous des codes des ados de 15/16 ans, que savons nous de leurs amitiés, de leurs amours ? La liberté sexuelle est un acquis. Nous sommes au cœur du film : l’existence d’un abîme entre le monde des adultes et celui de nos adolescents.

Françoise Lods

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