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Fiche technique :

Réalisateur et scénario : Mehdi M. Barsaoui - Photographie : Antoine Héberlé - Montage : Camille Toubkis - Musique : Amine Bouhafa - Distribution France : Jour2fête.

 

Avec :

Sami Bouajila (Fares) ; Najla Ben Abdallah (Meriem) ; Youssef Khemiri (Aziz).

 

Un fils (Bik Eneich)

Tunisie, Qatar, Liban, France, 2019, 96min.

Prix du Jury INTERFILM Venise 2019 et Prix Orizzonti du meilleur acteur pour Sami Bouajila

Réalisation : Mehdi M. Barsaoui

Biographie :

Né en 1984 à Tunis, Mehdi Barsaoui est diplômé en montage de l'Institut supérieur des arts multimédias de Tunis. Il part ensuite en Italie pour compléter sa formation et sort diplômé du DAMS de Bologne. Il réalise trois courts métrages sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux, qui ont obtenus plusieurs prix. Son premier long métrage, Un fils, a été en sélection officielle à la Mostra de Venise 2019 où Sami Bouajila a remporté le prix du meilleur acteur dans la section Orizzonti.

Résumé :

Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé. Il doit subir de toute urgence une greffe du foie. La mère n’est pas compatible, le père non plus et pour cause : il découvre qu’il n’est pas le père de l’enfant …

Analyse :

Mehdi M. Barsaoui nous offre un premier film émouvant, sobre et profond. Avec un tel sujet l’habileté du réalisateur a été de ne jamais tomber dans le mélo, mais de maintenir tout au long du film une tension émotionnelle traitée avec intensité et pudeur. A partir de ce drame familial intime et bouleversant, porté par deux acteurs exceptionnels, il met en scène avec intelligence et subtilité les problèmes d’une société tunisienne après la révolution et le départ de Ben Ali, dans cette période de préparation des élections qui vont porter au pouvoir, en octobre 2011, le parti islamiste Ennahdha : le terrorisme, l’exploitation de la misère, le patriarcat, la répression de l’adultère de la femme, les lois d’inspiration religieuse contraignantes et absurdes. Dans ce drame familial complexe, entre crise conjugale aigüe et course contre la montre qui donne des accents de thriller d’un bout à l’autre du film, le réalisateur parle également de la paternité -- qui sont les parents, ceux du sang ou ceux du cœur -- de la solidarité et surtout du pardon.

Le film commence par des scènes lumineuses. Un couple, Fares et Meriem, rejoignent d’autres amis à un pique-nique joyeux et festif. Lui est chef d’entreprise, elle est DRH et vient d’avoir une belle promotion. Ils sont modernes, cheveux au vent, boivent de l’alcool, s’embrassent, rient, les femmes plaisantent en toute liberté, les enfants s’amusent, dans une magnifique nature verdoyante dans les environs de Tunis. Le couple projette un week-end à Tataouine pour fêter l’évènement. Le film prend alors une toute autre couleur, un tout autre rythme. La nature sèche et aride du sud tunisien contraste avec les premières images. Dans la voiture ils chantent à tue-tête et la profonde complicité du père et du fils est touchante. Le bonheur sera de très courte durée. Après l’attentat le rythme s’accélère sous très haute tension, psychologique et émotionnelle, jusqu’à la scène finale, jusqu’aux regards échangés, qui laissent tout l’espoir que le spectateur qui a vécu intimement les épreuves traversées, attendait sur l’avenir de ce couple qu’on souhaite de tout cœur heureux.

Un premier film poignant, très maîtrisé, avec une mise en scène sobre, sensible et intense, qui ne lâche pas ses personnages, qui pratique avec subtilité l’art de l’ellipse, des non-dits et de la respiration. Un film bouleversant qui augure un très bel avenir à son réalisateur. 

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