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Réalisation et Scénario : Jacques FIESCHI ; Montage : Luc Barnier ; Musique : Mino Cinelu ; Cordes : Gabriel Issartel ; Son : Brigitte Taillander, Daniel Sobrino ; Chef opérateur : Jérôme Alméras ; Producteur délégué : Edouard Weil, Christine Gozlan.
Avec :
Nathalie Baye (Maguy), Ludivine Sagnier (Hélène), Roschdy Zem (Mirko), Mylène Demongeot (Katia).
"Primipare" de la réalisation, Jacques Fieschi s'est jusque là fait remarquer par un "CV" de scénariste brillant : il a été, entre autres, le collaborateur de Claude Sautet, André Techiné et Nicole Garcia.
Résumé :
Maguy vit sans compter dans une opulente insolence dans un quartier de Cannes universellement connu : la Californie. Elle y entretient largement une pittoresque équipe de parasites, plus ou moins salariés comme gens de maison, auxquels s'ajoutent deux jeunes croates, rescapés de l'atomisation yougoslave. L'arrivée d'une fille que Maguy n'avait pas vue depuis dix ans, va être riche en rebondissements.
Analyse :
On peut avoir, vis à vis de ce film, plusieurs angles d'attaque : la décomposition morale d'une caste fort argentée, désoeuvrée, livrée aux ravages de l'éthylisme bourgeois. Le désir, dans un copinage factice, d'échapper à la vacuité d'une existence qui fait peur. La cohabitation de ces européens de l'Ouest, "pleins aux as" et de ces deux croates, transfuges clandestins de ces boucheries multiples, démunis de tout jusqu'à la bonne fortune rencontrée en la personne de Maguy. Le face à face de Maguy et de Mirko, l'aîné des deux croates, affection.. ou vénalité, ou les deux. Et quelques autres pistes possibles. Or donc, le petit monde vit dans l'insouciance dorée, BMW à l'appui, bijoux et cadeaux comme s'il en pleuvait, Maguy est généreuse.. mais autoritaire ! Arrive Hélène, cette Ludivine Sagnier, dont une arrivée un peu semblable auprès de Charlotte Rampling avait amorcé le drame dans le film "Swimming pool" de François Ozon ; la mère, Maguy, espère et appréhende, car elle ressent de plus en plus le remords de l'abandon et elle n'est pas sûre qu'Hélène apprécie la compagnie dont elle s'entoure. Mais la fibre maternelle l'emporte : et nous assistons, à "fronts renversés", à quelque chose comme le retour de l'enfant prodigue. Tout se gâte lorsque Stephan, le plus jeune des deux croates, noue une idylle avec Hélène. Son compagnon de galère, Mirko, qui s'était promu de longue date son "grand frère", n'accepte pas cet abandon, aggravé sans doute par son échec auprès de la jeune fille, lui pour qui celle-ci n'était sans doute qu'une conquête potentielle de plus : il y aura du sang à la une, mais Stephan et Hélène échapperont à la .. dégringolade. Ultime remarque : la mise en parallèle du film et de la nouvelle qui l'a inspiré ("Chemin sans issue" de Simenon), est sûrement d'un grand intérêt.
Jacques Agulhon
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