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Avec :
Jean-Pierre Darroussin (Le Berger) – Camille Cottin (Christine Lourmel, la mère) – Eric Caravaca (Frédéric Lourmel, le père) – Céleste Brunnquell (Camille Lourmel) – Laurence Roy (Mamie) – Daniel Martin (Papi) – Spencer Boagaert (Boris)
Sarah Suco est une actrice de théâtre et de cinéma née en 1981 à Montpellier. Depuis 2009, elle a joué dans une vingtaine de films dont, récemment, Place Publique d’Agnès Jaoui et Les Invisibles de Louis-Julien Petit. Comme réalisatrice, son premier court métrage, Nos enfants, date de 2017 et Les éblouis est son premier long métrage.
Résumé :
Camille, 13 ans, passionnée de cirque, est l’aînée d’une famille de quatre enfants. Un jour ses parents, catholiques, intègrent une communauté religieuse basée sur le partage et la solidarité dans laquelle ils s’investissent pleinement. La jeune fille doit subir un mode de vie qui remet en question ses envies d’adolescente. Peu à peu l’embrigadement devient de plus en plus sectaire et Camille va devoir se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœur.
Analyse :
Sarah Suco s’est inspirée de ce qu’elle a vécu dans son enfance pour nous plonger dans une communauté religieuse d’une ville de province, qui accueille toute une famille, catholique, mais au départ peu pratiquante. Le père, professeur au caractère faible, et la mère, comptable en recherche d’emploi et dépressive, vont trouver dans cette communauté une fraternité et une solidarité qui les rassurent. Ils vont s’y engager de plus en plus profondément, de manière assez égoïste, sans vraiment se soucier de la façon dont leurs enfants, et notamment les deux aînés, apprécient ce changement de vie. Ce qui est intéressant dans le film est qu’il montre bien comment on passe de la communauté charismatique à la secte. Au début, ce que nous voyons, ce sont des chants entraînants et des repas en commun qui ne diffèrent pas beaucoup de la pratique de nos paroisses, sinon sans doutepar des manifestations d’enthousiasme collectif plus marquées. Mais tout se détraque quand nous nous apercevons que ce lieu d’accueil chrétien est en fait un lieu d’enfermement. Le gourou, superbement interprété par Jean-Pierre Darroussin, s’appelle « le Berger », et va jusqu’à faire bêler ses ouailles, en symbole de soumission, quand il entre dans la pièce où ils se réunissent. Surtout, il utilise les moyens les plus pervers, en détournant notamment le geste sacré de la prière, pour couper les fidèles du monde extérieur. Les parents ne doivent plus voir leur famille, la jeune Camille n’a plus le droit de suivre ses cours de clown et doit se changer en cachette dans la rue pour mettre des jeans avant d’aller au collège. Les parents subjugués ont perdu tout sens critique et Camille qui fête ses 14 ans doit se battre seule contre le gourou et la communauté mais aussi contre eux. Ce combat est d’ailleurs difficile pour elle car elle est tiraillée entre sa volonté de liberté et son amour pour ses parents et il faudra un acte grave qui touche son jeune frère pour qu’elle se résolve à aller prévenir la police.
Un film intelligent et subtil sur un sujet sérieux, sans effet mélodramatique, avec un accent criant de vérité et très bien joué, notamment par la jeune Céleste Brunnquell dans le rôle de Camille. Une belle découverte pour un premier film.
Jacques Champeaux
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