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Fiche technique :

Réalisation : Amjad Abu Alala - Scénario : Amjad Abu Alala et Yousef et Amjad Abu Alala - Musique : Amine Bouhafa - Photographie : Sebastien Goepfert - Son : Rawad Hobeika - Distribution France : Pyramide Distribution.

 

Avec :

Mustafa Shehata (Muzamil) - Islam Mubarak (la mère) - Mahmoud Elsara (Suleiman).

 

Tu mourras à 20 ans

Soudan, Allemagne, France, Norvège, Qatar, 2020, 105min.

Réalisation : Amjad Abu Alala

Biographie :

Amjad Abu Alala est un réalisateur, scénariste et producteur. Né aux Émirats Arabes Unis, il grandit à Dubaï où il fait des études de Communication. Il produit et réalise plusieurs courts métrages sélectionnés dans divers festivals internationaux. Tu mourras à 30 ans, son premier long métrage fiction, a remporté le Prix de la Meilleure Première œuvre (Lion of the Future) à la Mostra de Venise 2019 et le prix FIPRESCI à Carthage.

Résumé :

Soudan, province d’Aljazira, de nos jours. Peu après la naissance de Muzamil, selon une cérémonie traditionnelle, sa mère le présente à l’imam qui par la voie d’un griot lui prédit qu’il mourra à 20 ans. Le père de l'enfant s'enfuit. Sakina élève alors seule son fils, le couvant de toutes ses attentions. Muzamil doit vivre avec sa mort programmée.

Analyse :

Le cinéma soudanais a été très peu distribué depuis que le dictateur Omar El Béchir a fait peser une chape de plomb sur cet art. Un documentaire récent, Talking About Trees, de Suhaib Gasmelbari, paru récemment, nous montre sa possible renaissance. Tu mourras à 20 ans y participe. C’est un film d’un courage inouï qui ose braver le conformisme ambiant et le rôle des imams. Après cette funeste prévision la mère de Muzamil prend le deuil et compte les jours avant la mort de son fils. Son père, avec un courage que l’on peut apprécier, s’en va laissant sa femme et son fils seuls. La vie de l’enfant est totalement conditionnée par cette malheureuse prédiction. Il n’est plus scolarisé et seules l’écriture et la lecture du Coran lui servent d’école. Ses camarades le rejettent car il est pour eux un mort vivant, jusqu’à la femme qu’il aime qui lui préfère un autre prétendant, persuadée qu’il vit ses derniers mois. 

L’audace de ce film, d’une mise en scène élégante sobre et raffinée, tient en la dénonciation subtile d’une société embrigadée dans des croyances traditionnelles absurdes qui étouffent tout esprit critique et toute liberté. Dénonciation qui n’est pas frontale mais qui s’incarne dans un personnage marginal, Suleiman, haut en couleur, sorte de père spirituel de Muzamil, d’une liberté d’esprit inconcevable dans ces sociétés, qui boit, vit sans être marié auprès d’une femme d’une belle sensualité, et surtout qui, ancien caméraman, a gardé une série de films qu’il projette sur un drap blanc. Il ouvre ainsi le regard de Muzamil sur le monde, qui fait ainsi l’expérience de la liberté. Le réalisateur veut dire à qui veut l’entendre que la liberté passe par l’art, par le cinéma, véritable arme contre l’embrigadement des consciences.

Avec une belle bande son, de superbes images, véritables tableaux de cette nature aride et magnifique, ce film est d’une grande beauté qui prouve que le cinéma africain a de beaux jours devant lui. 

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