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Avec :
Paula Beer (Ondine), Franz Rogowski (Christoph), Maryam Zaree (Monika), Jacob Matschenz (Johannes).
Ours d'argent de la meilleure actrice pour Paula Beer et Prix de la Critique Internationale au Festival de Berlin 2020
Réalisation : Christian PetzoldNé en 1960, il est élève de Harun Farocki à l'Académie du film et de la télévision de Berlin. Son professeur, devenu ami, le fait déjà collaborer, pendant ses années d'études, à la réalisation de ses propres films. Dans l'oeuvre de Petzold, les films comme Barbara (2012), Phoenix (2014) et Transit (2018), en grande partie consacrés aux difficultés rencontrées par les femmes, ont connu une renommée internationale.
Résumé :
Ondine est une jeune historienne qui anime des visites guidées sur l'urbanisation de Berlin. Elle est hantée par le mythe des nymphes de même nom, qui pour retourner vivre dans leurs eaux originelles après avoir aimé un humain qui les a trahies doivent lui donner la mort. Quand Johannes la quitte, elle rencontre une nouvelle passion avec Christophe, et suspend sa sentence.
Analyse :
Le mythe nordique des ondines remonte à des époques très anciennes mais a retrouvé la faveur des auteurs au XIXème, siècle du romantisme allemand : Undine (1811), conte de Friedrich de La Motte-Fouqué (descendant d'émigrés français réformés) et La petite sirène (1837), due à l’écrivain danois Hans Christian Andersen. Cependant l'origine de ce film est due à un poème en prose, Ondine s'en va (1961), de la philosophe Ingeborg Bachmann sur l'impossibilité pour une femme de concilier l'amour et la vie.
Cette source d'inspiration reste lointaine mais on retrouve dans plusieurs scènes des allusions à La petite sirène d'Andersen ; en particulier Ondine sauve Christoph dans le cataclysme déclenché par l'effondrement d'un aquarium, et provoque ainsi leur coup de foudre réciproque. La nymphe revitgrâce à ce nouvel amour et le châtiment obligé de son ancien amant volage est alors oublié.
Le scénario, riche en rebondissements, se centre alors sur la passion et, dans ce contexte, le rôle des erreurs ou des maladresses dans ces relations. « Je me suis trompé » dit Johannes en tentant de renouer avec Ondine qui reste mutique (encore une allusion à l’oeuvre d'Andersen). « Je n'aurais pas dû lui mentir », pense Ondine devant le corps inanimé de Christoph.
L'histoire de la ville de Berlin est parcourue en filigrane à travers les conférences d'Ondine s'appuyant sur les maquettes successives de la cité, et des paysages paisibles de lacs aux environs.
Comme dans son film précédent, Transit, Petzold, fidèle à ses acteurs principaux, réalise un film lent, baigné de poésie et de tendresse, passant sans transition du réel à l'imaginaire fantastique. Il est merveilleusement accompagné dans ce voyage par l'interprétation au piano d'un Concerto pour haut-bois de Marcello transcrit par Bach.
Nicole Vercueil
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