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Fiche technique :
Réalisation, Mathias Gokalp - Scénario, Mathias Gokalp et Nadine Lamari - Montage, Ariane Mellet - Musique originale, Flemming Nordkrog - Musique additionnelle : Sommation respectueuse d'Emmanuel Chabrier, paroles de Victor Hugo - Distrubution France : Rezo Films.

Avec :
Pascal Greggory (Philippe Müller) ; Jean-Pierre Darroussin (Bruno Couffe) ; Mélanie Doutey (Natacha Gauthier-Stevens) ; Denis Podalydès (Gilles Bergerat) ; Zabou Breitman (Christine Barbieri) ; Bouli Lanners (Pierrick Barbieri).

Rien de personnel

France, 2009, 90min.

Prix Louis Delluc 2009

Réalisation : Mathias Gokalp

Biographie :

Mathias Gokalp doit sa vocation précoce à sa grand-mère qui exploitait un cinéma dans le Quartier Latin. Après des études de lettres à Paris, il suit des cours de réalisation à l'Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de Diffusion, école belge de cinéma. Le Droit chemin (2004), court métrage, est primé par la SACD. Son premier long métrage Rien de personnel (2009), Prix Louis Delluc du meilleur premier film, est sélectionné à la Semaine de la critique du Festival de Cannes.

Résumé :

La Société Müller organise une réunion de coaching de ses cadres, afin d'attribuer de nouvelles affectations pour certains d'entre eux. Les jeux de rôles et évaluations se succèdent dans les vastes salles d'un musée, entre musique, boissons et buffet.

Analyse :

Pour les cinéphiles qui aiment les jeux de casse-tête, ce film est un vrai régal. Traitant avec humour d'un sujet grave, il peut être ressenti à trois niveaux dans trois parties différentes. En fond de générique, un œil de verre dans une orbite de plâtre peint, puis des visages de même matière, chaque moitié verticale découvrant ce qui se trouve sous la peau (dents, langues etc.) : nous sommes dans un musée. Des garçons s'affairent pour préparer un buffet, un orchestre s'accorde, les invités entrent.

'Le nouveau' (12' environ). La première partie est une histoire 'naturelle', que nous découvrons dans ce qui nous est donné de voir : Bruno Couffe, depuis bientôt un an employé précaire de l'entreprise Müller (qui organise la petite fête), comprend au cours de ses discussions avec une collègue et le délégué du personnel, qu'il va être bientôt licencié.

'La vie conjugale'. La même histoire se trouve approfondie et transformée sensiblement en révélant le contenu de certaines ellipses (12' de plus), le reste demeurant inchangé. Le spectateur élargit et modifie partiellement son point de vue.

'Tous ensemble'. De nouvelles ellipses dévoilées (12' encore) apportent de surprenants retournements de situation et même d'identité des personnages, virant ainsi à la commedia de l'arte où le valet est pris pour le maître. Comme dans le cas de la moitié écorchée des visages du générique, la duplicité des motivations se fait jour.

Il faut souligner qu'après les introductions successives de nouveaux éléments aux images de la partie originelle, le film reste entièrement crédible, ce qui souligne une performance remarquable des acteurs : les situations ne sont plus du tout les mêmes mais leurs jeux initiaux restent parfaitement adaptés aux nouveaux contextes. Tour de force aussi du scénario qui rappelle, en musique, de divertissantesVariations sur un thème. Le réalisateur nous fait toucher du doigt que les ellipses constituent un travail essentiel et que le sens d'une œuvre peut être déformé entièrement, uniquement en s'appuyant sur le montage.

Dans l'observation réjouissante de ce microcosme, de ses contradictions, des performances d'acteur, de la subtilité du scénario, le discours social qui pourtant semblait le dessein principal passe au second plan. Or Mathias Gokalp sait « respirer la folie en gardant la raison » (1). Il enseigne maintenant le cinéma à l'INSATD où il avait poursuivi ses études. Sa réalisation consisterait-elle plutôt en un jeu éducatif ?

1- Sommation respectueuse d'Emmanuel Chabrier

Nicole Vercueil

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