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Avec :
Bette Davis (Charlotte), Olivia de Havilland (Miriam), Joseph Cotten (le docteur Drew), Agnes Moorehead (Velma), Cecil Kellaway (Harry Wills), Victor Buono (papa Sam), Mary Astor (Jewel), Bruce Dern (John Mayhew), George Kennedy (le contremaître), Wesley Addy (Luke Standish le shérif)
Robert Aldrich (1918-1983) apprit le métier de cinéaste comme assistant-réalisateur (1944-1952) de Renoir, Ophüls, Losey, entre autres. Premier long métrage : The Big Leaguer (1953, avec Edward G. Robinson). Suivront une trentaine de films (1954-1981) dont plusieurs ont marqué l'histoire du cinéma, commeVera Cruz (1954), En quatrième vitesse (1955), Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (1962), Pas d'orchidées pour miss Blandish (1971).
Résumé :
En Louisiane, la richeCharlotte Hollis vit recluse dans son manoir de plantation depuis la mort de son père, 36 ans plus tôt. Ses seules fréquentations sont Velma, acariâtre et précieuse gouvernante, et l'ami-docteur Drew. On raconte sur la fin tragique de son amoureux des histoires du passé qui effraient les gamins rôdeurs venus se moquer de la folle... Mais le monde la rejoint à l'occasion d'un chantier routier qui doit faire disparaître sa maison.
Analyse :
Un film d'Aldrich moins connu, qui reprend, deux ans après le succès de Baby Jane, le duo explosif de Bette Davis avec ici Olivia de Havilland (au lieu de Joan Crawford, indisponible). Son titre, pas génial à l'origine, devient débile en français, la comédie rigolote qu'il annonce étant aux antipodes de cette confrontation dramatique entre une femme et son passé. Confrontation qui prend plusieurs formes, suscitant autant de pistes d'intérêt habilement tressées. Les protagonistes ont surtout un passé, et certains aucune autre perspective ; l'attachement de Charlotte à la maison de toute sa vie nous vaut des décors fascinants de mobiliers, d'escaliers, de pénombres ; le domaine alentour exprime une nature violente, dont les tempêtes brutales pénètrent la demeure et malmènent les voilures des vêtements des dames ; tableaux, vitres, miroirs, vases, participent à une ambiance gothique où fantastique et délire se font concurrence.
Le passé est résumé en pré-générique par une séquence de charcutage au couperet qui met au supplice la fidélité de Charlotte aux deux hommes qu'elle adorait ("No Papa !"). Dans l'isolement perpétuel où elle se tient, cela la conduira au bord de la démence. Mais d'autres témoins du passé, la rugueuse Velma, l'impeccable Miriam, et le doucereux docteur Drew l'accompagnent et tour à tour font vaciller la perception que le spectateur se fait de la situation et des personnages. Le scénario ne craint pas les extrêmes, la réalisation et l'interprétation non plus ; mais la virtuosité de Bette Davis à exorbiter ses yeux, ou celle d'Agnès Moorehead à grommeler hargneusement, ainsi qu'une très bonne photographie font de Chut Chut Chère Charlotte un spectacle accrochant, sinon inoubliable.
Jacques Vercueil
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