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Avec :
Federico Fellini, Liana Orfei, Franco Migliorini, Anita Ekberg, Pierre Etaix, Nando Orfei (dans leurs propres rôles), des clowns italiens, des clowns français.
Federico Fellini (1920-1993), né à Rimini sur la côte adriatique italienne, débute comme caricaturiste et journaliste puis travaille comme assistant dans une troupe itinérante et devient scénariste aux côtés de Roberto Rossellini. En 1950, il fonde, avec Alberto Lattuada et Giulietta Masina, la société de production "Capitolium Films" et collabore à la réalisation du film de Lattuada, «Les feux du music hall». Cette expérience le convainc de devenir pleinement réalisateur. Sa carrière a été couronnée de multiples prix.
Résumé :
Ce documentaire-fiction débute sur un souvenir. Fellini se représente enfant découvrant l’installation du chapiteau dans la nuit, sur la place attenante à sa maison. On voit la toile se gonfler et l’immense chapiteau monter. Cet enfant ira découvrir le cirque. Il sera effrayé par les clowns, avant d’être fasciné par eux comme ces personnages étranges, déments qui hantaient la campagne italienne.
Analyse :
Essai sur le monde du spectacle réalisé en 1970 pour la télévision italienne, mal accueilli par le public et la critique, Les clowns sont un hommage à ce monde en voie de disparition. A travers plusieurs de ses films (La Strada,Satyricon,Amarcord,Huit et demi…), on ressent l’attirance de Fellini pour le cirque et les gens du voyage. La mise en scène de la société du spectacle est le fil rouge qui se tisse entre ces films, une mise en scène qui oscille entre la fascination et la critique lucide, avant de tourner à la nostalgie dans les derniers films.
A travers des interviews, des rencontres émouvantes en Italie et en France avec des clowns célèbres, certains nous parlant de leur mélancolie, d’autres ne retrouvant plus leurs souvenirs, Fellini nous invite à découvrir deux grandes figures, le Clown blanc et l’Auguste - le Clown blanc élégant, harmonieux, toujours chic représentant l’autorité et l’ordre, l’Auguste en haillons, bariolé, représentant la rébellion.
Mais où sont aujourd’hui les clowns?, se demande Fellini. Un érudit nous en parle, des photos nous les montrent, le film des frères Fratellini brûle dès le début de la projection, le documentaire à l’INA sur le clown Mario ne dure que quelques secondes. Où se trouvent leurs publics ? « Ils ne rient plus depuis longtemps », dit un Monsieur Loyal rassurant un clown après l’avoir félicité de son spectacle. Le clown à l’ancienne est définitivement mort et les nouveaux clowns ne savent plus déclencher l’hilarité ! La dernière scène du film montrant un duo funéraire de deux vieux clowns fatigués jouant de la trompette sur un air deLastrada sont les fantômes du cirque mais aussi du cinéma en mutation.
Par ce film, Fellini a voulu montrer que le clown est l’ombre de l’homme et le reflet de la société. "Quand le soleil de l’homme est bas sur l’horizon, le clown est grand. Quand il sera au zénith, les clowns auront disparu."
Ce film est sorti en DVD en avril 2019.
Marie-Christine Griffon
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