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Fiche technique :
Réalisation : Boris Barnet - Scénario : Vadim Cherchenevitch et Valentin Turkine - Images: Boris Filchine, Boris Frantsisson - Décors : Sergueï Kozlovski - Distribution France : Arkeïon Films. DVD Bach Films. 

Avec :
Anna Sten (Natacha), Vladimir Mikhaïlov (le grand père), Vladimir Foguel (le caissier de la gare), Ivan Koval Samborski (Ilya), Serafima Birman (Madame Irène), Pavel Paul (mari de Madame Irène), Eva Milioutina (la servante).

La jeune fille au carton à chapeau (Dievouchka s korobkoï)

Russie, 1927, 60min.

Réalisation : Boris Barnet

Biographie :

Boris Barnet (1902-1965) est l’un des maîtres du cinéma soviétique, muet puis parlant. Après des débuts auprès de Lev Koulechov, il réalise sa première comédie, La jeune fille au carton à chapeau. Suivent de vrais chefs d’œuvre: La maison de la rue Troubnaïa (1928), Okraïna (1933, premier parlant de BB) et Au bord de la mer bleue (1936). Son sort se compliquera ensuite sous le stalinisme, en raison notamment du dogme du réalisme socialiste. 

Résumé :

Moscou, dans les années 1920, alors que sévit la crise du logement. Natacha vit dans la campagne avec son grand père et confectionne des chapeaux pour la boutique de Madame Irène, en ville. Elle rencontre près de la gare un jeune homme pauvre qui cherche à se loger. 

Analyse :

Cette comédie muette, avec cartons et accompagnement musical, dans un beau noir et blanc, est un petit chef d’œuvre de poésie, d’humanité et de joie de vivre, caractéristiques de l’art de Boris Barnet dans les années 1920. Le scénario s’appuie sur la réquisition de pièces d’appartements bourgeois par le gouvernement révolutionnaire pour endiguer la crise du logement, puis se développe autour de la rencontre amoureuse de deux jeunes gens et le hasard d’un billet de loterie gagnant. Les personnages sont attachants, notamment la jeune Natacha, habile modiste, affectueuse avec son grand père, moqueuse avec ses soupirants et débrouillarde. Courageux et insouciant, Ilya est l’exemple d’un jeune provincial venu tenter sa chance dans la grande capitale où il n’est pas enregistré (ce qui était obligatoire pour les non Moscovites) et où il ne connaît personne. Le couple bourgeois formé par Mme Irène et son mari est contrasté : elle est une mégère qui le terrorise et lui est ridicule, obséquieux et intéressé. Les trouvailles sur le plan formel sont abondantes comme dans cette scène où, en caméra subjective et sous l’influence du constructivisme, l’immeuble qui fait face à Ilya se déforme à mesure que le jeune homme s’étire. Des moments comiques ou humoristiques émaillent le récit : quand la servante fait le ménage en équilibre instable ou lorsqu’Ilya rencontre Natacha dans le train, la tête à l’envers. Le film est aussi un documentaire extraordinaire sur la vie dans la capitale russe il y a un siècle, dans l’izba de Natacha, sur les chemins de forêt où l’on marche avec difficulté dans la neige, dans la troisième classe du train et dans le centre très actif de Moscou. La lutte de classes intense aux débuts de l’URSS mène la vie dure aux bourgeois et Mme Irène et son mari sont obligés de faire de la place au jeune couple sans logis. Mais à la fin de l’histoire, la même Madame Irène ordonne à son mari d’aller acheter des emprunts d’Etat, une publicité obligée puisqu’elle permit de financer le film ! Et un clin d’œil humoristique du réalisateur !

Françoise Wilkowski-Dehove

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