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Fiche technique :
Réalisation : Yimou Zhang et Fengliang Yang – Scénario : Liu Heng – Image : Changwei Gu et Lun Yang – Montage : Yuan Du – Musique : Ru-jin Xia et Jiping Zhao – Distribution France (2020) : Solaris Distribution.

Avec :
Li Gong (Ju Dou l'épouse), Baotian Li (Tianqing Yang le neveu), Wei Li (Jinshan Yang le mari).

Ju Dou

Chine, Japon, 2020, 94min.

Réalisation : Zhang Yimou

Biographie :

Yimou Zhang, réalisateur chinois né en 1951 à Xi'an, (Shaanxi) est connu pour, entre autres, Hero (2002), Le secret des poignards volants (2004) ou La Cité interdite (2006). Ju Dou fut le premier film chinois nommé à l'Oscar du meilleur film non anglophone.

Fengliang Yang avait déjà coréalisé avec Yimou Zhang Opération cougar (Dai hao mei zhou bao, 1989), avec Gong Li en hôtesse de l'air héroïque, peu distribué.

Résumé :

Dans la Chine rurale d'il y a longtemps, Ju Dou est achetée par Yang Jin-shan, le vieux propriétaire d'une teinturerie. Stérile et sadique, il la punit brutalement de ne pas lui donner d'héritier. Mais la voilà enceinte des oeuvres du neveu qui assiste Jin Shan dans sa fabrique. C'est un garçon, le vieux est très fier de son fils...

Analyse :

Bien que située, paraît-il, dans les années 1920, l'histoire de Ju Dou paraît nous provenir des profondeurs d'un passé immémorial. Archaïsme des choses, des êtres, des relations humaines. On est frappé d'abord par le décor admirable dans lequel se déroule le récit : vieille architecture des maisons de pierre, tambours sculptés ; énormes mécaniques de bois, roues et leviers de la teinturerie ; beauté des interminables bandes de tissu qui, après le plongeon dans les cuves colorantes, pendent pour le séchage depuis le toit du bâtiment. Trois personnages : Jin Shan le vieux patron, maître absolu de qui vit chez lui ; Tianqing son neveu, homme mûr mais terrorisé par l'oncle à qui il a cédé tous droits sur son existence ; Ju Dou, jeune victime qui se sait simple objet aux mains de son propriétaire, mais finira par se rebeller et entreprendra de vivre une vie qui soit un peu sienne. Autour d'eux, rien : une société totalement indifférente, soucieuse seulement du respect de ses normes de reproduction – voir cette délirante scène, en fin de film, qui voit l'épouse et le neveu contraints de se jeter à terre en hurlant, quarante-neuf fois de suite, pour manifester leur refus de voir partir pour toujours le cercueil de l'oncle et époux... « Les règles des ancêtres ».

Dans ce contexte shakespearien, exaspération des sentiments et frénésie des scènes, le drame a quelque analogie avec celui de Hamlet ; pas de spectre, mais l'énigmatique et effrayant fils que Jin Shian a enfin eu, des œuvres de Tianqing. Ce gnome mutique à deux pères, dès sa naissance qui ne réjouit pas longtemps sa mère, suscite l'angoisse et bientôt provoque des événements sinistres. Dans cette histoire extrêmement sombre, tout périra dans l'eau et le feu.

Reste un spectacle magnifique, qui se condense dans de superbes vues par-dessus les toits de pierres ; par les embrasures des cours se laissent entrevoir des façades plus lointaines où s'animent les signes de la vie. Dans les ouvertures des salles de séchage, reposent les rouleaux des tissus de couleur ; quand un accident les fait se dévider interminablement, le bruit de leurs tambours roulant devient celui du destin inarrêtable.

Jacques Vercueil

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