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Avec :
Camélia Jordana (Daphné), Niels Schneider (Maxime), Vincent Macaigne (Françoise), Emilie Dequenne (Louise), Jenna Thiam (Sandra), Guillaume Gouix (Gaspard), Julia Piation (Victoire), Jean-Baptiste Anoumon (Stéphane).
Emmanuel Mouret, 50 ans, né Marseille et diplômé de la Femis, commence sa carrière de réalisateur avec des courts métrages, jouant souvent lui-même dans ses films, qui parlent tous d'amour : Laissons Lucie faire (2000), Un baiser s'il vous plaît (2007), L'art d'aimer(2011), Caprice (2015), Mademoiselle de Joncquières (2018). Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait était en Sélection officielle au festival de Cannes 2020, qui n'a pas eu lieu.
Résumé :
Pour oublier une histoire d’amour malheureuse, Maxime vient se réfugier dans la maison de son cousin François dans le Lubéron. Celui-ci est absent et c’est sa compagne, Daphné, qui l’accueille. Maxime, qui se dit futur écrivain, est convié à raconter ses aventures et, par la suite, va-t-il recevoir les confidences de Daphné.
Analyse :
L’histoire de Maxime commence avec celle de Victoire qui part au Japon retrouver son mari mais qui lui présente avant son départ son amie Sandra. Maxime tombe amoureux mais,, avant qu’il ait pu se déclarer, son ami Gaspard se met en ménage avec Sandra. Maxime va pourtant aller vivre avec le couple et, lorsque Gaspard s’en va avec une autre, il prend sa place dans le lit de Sandra ; Gaspard revient et retrouve Sandra, d’où le désespoir de Maxime qui part pour le Lubéron. Daphné, quant à elle, est l'amoureuse éconduite d’un réalisateur de cinéma, qui, sur un coup de tête, devient la maîtresse de François, marié à Louise. François divorce et son couple avec Daphné semble solide. Va alors commencer l’histoire d’amour de Maxime et Daphné. Tout cela est bien complexe, mais sans bruit ni fureur comme on pourrait le voir dans le cinéma américain, et l'on pense à La ronde de Max Ophuls. Nous sommes ici chez Emmanuel Mouret, un humaniste pétri de la littérature et de la philosophie du 18ème siècle, de Diderot à Marivaux, et admirateur de Rohmer et de Truffaut. Dans son film, la parole est fondamentale, le langage précis, classique, pas spécialement moderne et parfaitement naturel. L’amour, comme dans tous les films de Mouret, est omniprésent : l’amour qu’on dit et aussi l’amour qu’on fait. Le cinéaste nous pilote avec brio et poésie dans le labyrinthe du jeu de l’amour et du hasard qu’il construit avec délectation sans jamais de vulgarité et toujours avec cette légèreté et ce marivaudage qui font tout le charme du film. Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait est aussi un film d’images où Mouret excelle. Les nombreuses conversations entre deux personnages sont filmées non pas, comme on le fait généralement, en champ-contre-champ mais en plans séquence avec en arrière-plan les magnifiques paysages de Provence, la nature luxuriante, un vieux pont romain ou un château médiéval dans la brume. La musique joue aussi un rôle très important. Le réalisateur et son monteur ont convoqué la musique classique, Chopin, Debussy, Haydn, et, jusque dans la scène finale, on entend le piano mélancolique d’Erik Satie se substituer aux paroles. C’est très beau !
Jean Wilkowski
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