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Fiche technique :
réalisation, Arūnas Žebriūnas, co-scénariste avec Yuriy Nagibin et Anatolijus Čerčenko ; image, Jonas Gricius ; montage, Izabele Pinaityte ; musique, Algimantas Bražinska ; distribution France (2020), Ed Distribution.

Avec :
Lina Braknyte (Vika), Valeriy Zubarev (Romas), Bronius Babkauskas (le père), Kalju Karmas (le grand-père)

La jeune fille à l'écho (Paskutine atostogu diena)

URSS, Lituanie, 1964, 66min.

Réalisation : Arunas Zebriunas

Biographie :

Le Lituanien Arūnas Žebriūnas (1930-2013), longtemps ignoré hors de son pays, est sur la voie d’une reconnaissance posthume. D'abord directeur artistique, il débuta à la réalisation avec Les Héros vivants (Gyvieji didvyriai,1960), quatre récits sur l'enfance. Dans la même inspiration, après une période à Moscou auprès de Mikhaîl Romm, il réalisa La jeune fille à l'écho, primé à Cannes et Locarno, mais non diffusé en France jusqu'aujourd'hui. En 2010, Žebriūnas reçut la Grue d’or, une distinction lituanienne pour l’ensemble de sa carrière.

Résumé :

Près de chez son grand-père pêcheur, une fillette s'amuse en bord de mer ; une bande de garçons de son âge fréquente le même rivage. Jeux, errances, confrontations, liberté et naïveté : c'est la fin des vacances, en route vers la fin de l'enfance.

Analyse :

Il n'y a pas d'histoire : nous contemplons un tableau animé, une tranche de vie d'enfants dans la liberté des vacances. Livrés à eux-mêmes sur une côte déserte après la saison touristique, vagues, plages, récifs et falaises forment le décor où ils passent leur temps en jeux isolés ou de groupe, dans l'invention et la découverte, dans les étonnements et les secrets, dans la recherche des mystères recelés par des reliques abandonnées : dans l'eau, vieille bouée percée ; sur le sable, cabine téléphonique ; sur le talus, panneaux d'annonces... Autour du besoin d'appartenir à la bande, et du statut complexe à gérer d'une fillette au milieu des gamins, se nouent et se dénouent les relations, confiance et tricheries, compétition et complicité. Au centre du manège, l'adorable très jeune fille est sans cesse en mouvement et en rires. Son plaisir de vivre ne sera qu'un instant écorné par la trahison du copain. Pour ne pas s'aliéner les autres garçons, il lui refuse son secours, épisode qu'elle solde par un « Dégonflé !» ravageur qui le relancera vers une héroïque chasse sous-marine aux crabes...

Combien je regrette que l'image de Vika soufflant dans son cor, dans la belle ouverture du film, soit polluée par une incongrue, grossière et têtue musique d'ambiance ! Mais ce sera, à mon goût, la seule faute de ce film charmant. Et son réalisme poétique s'accommodera parfaitement des quelques notes fantastiques – comme cet écho capricieux qui ne veut plus répondre qu'au chien, ou ce téléphone qui se prend pour une machine à sous parlante et crachant des pièces... Le poste à transistor qui fait se trémousser en rythme les enfants, ou le passage d'un convoi de camions porteurs de poutres de béton, nous rappellent dans quel temps présent s'insère le récit ; tandis que le clapotement du ressac entre les planches vermoulues de vieilles barques identiques, toutes baptisées « Delphin », évoque la longue vie peu changeante du grand-père pêcheur qui les construisit l'une après l'autre jusqu'à l'actuelle.

Jacques Vercueil

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