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Fiche technique :
Réalisation: Thomas Vinterberg. Scénario: Thomas Vinterberg, Tobias Lindholm. Photographie: Sturla Brandth Grøvlen, Montage: Anne Østerud, Janus Billeskov Jansen. Son: Jan Schermer, Hans Møller. Décors: Sabine Hviid. Production: Zentropa Entertainments. Distribution: Haut et court.

Avec :
Mads Mikkelsen (Martin), Thomas Bo Larsen (Tommy), Lars Ranthe (Peter), Magnus Millang (Nicolaj), Maria Bonnevie (Trine), Hélène Reinga Neumann (Amalie).

Drunk

Danemark, 2020, 115min.

Réalisation : Thomas Vinterberg

Biographie :

Après un premier long métrage Last round (1996), sa notoriété remonte à la sortie de Festen (1998), Prix du Jury à Cannes et premier film du fameux manifeste Dogme 95 visant à «faire sortir la vérité des personnages et des scènes» fut-ce «au détriment de tout bon goût et de toute considération esthétique». La Chasse (2012), nominé aux Oscars a valu à Mads Mikkelsen le Prix d’interprétation masculine à Cannes. En 2019, Kursk, traite du naufrage d’un sous-marin russe.

Résumé :

Le film suit quatre très proches amis quadragénaires, enseignants dans le même établissement, et englués dans la monotonie familiale et professionnelle d’une existence déjà à moitié vécue. Prétendant éprouver une théorie selon laquelle l’homme serait né avec un déficit d’alcoolémie de 0,5g/l qu’il faut rétablir, ils vont, dans l’espoir de retrouver leur jeunesse et leur créativité, se lançer dans l’expérience d’une consommation régulière d’alcool pendant leurs heures de travail. Après des résultats d’abord encourageants, la situation devient rapidement ingérable.

Analyse :

Pour l’auteur, le point de départ du film est issu de cette curieuse hypothèse un peu tordue attribuée à un psychologue norvégien bien réel, Finn Skårderud, et de la constatation que de célèbres artistes et écrivains comme Tchaïkovsky ou Hemingway, pour ne pas parler du grand Churchill, ont pu trouver courage et inspiration au fond d’un verre. A l’occasion d’un dîner festif organisé pour les 40 ans de Nicolaj, les 4 compères, en quête de renouveau, vont décider d’examiner scientifiquement, à travers leur addiction progressive à l’alcool et en notant leurs observations, si et comment l’obtention permanente d’au moins 0,5g d’alcool par litre de sang peut les libérer de leurs inhibitions de toutes sortes, et notamment désamour dans le couple et pauvreté de leurs relations avec leurs élèves. De fait le personnage principal de cette comédie dramatique, Martin, à qui Mads Mikkelsen prête sa présence magnétique -haute dégaine et visage taillé à coups de serpe-, a perdu le contact avec sa femme qu’il ne fait que croiser puisqu’elle travaille de nuit, comme avec ses élèves et leurs parents qui le ressentent comme absent. Martin et ses amis se jettent alors avec une égale conviction dans cette étrange expérimentation dont ils espèrent, nouveaux Fausts, le retour de l’enthousiasme de leur jeunesse. Dans un premier temps de savoureuses scènes individuelles et collectives témoignent bien de leur retour à tous quatre à une vie moins terne et plus partagée, même s’ils devront revenir à la réalité lorsqu’ils perdront le contrôle de leur projet. Si certaines scènes bacchiques du film peuvent évoquer une forme de célébration de l’ivresse, on y voit aussi, sans aucune intention pédagogique ni aucun jugement porté, un portrait lucide de ses effets dévastateurs. De façon paradoxale c’est un film très contrasté qui traite, souvent avec humour -la série de plans de hauts dirigeants politiques publiquement ivres- d’un sujet sérieux, et bouscule certes le spectateur mais ne le choque pas. Une mise en scène audacieuse, efficace et brillante et un montage serré procurent à Drunk un rythme continuellement soutenu. Bourré d’énergie vitale -«Oser c’est perdre pied momentanément, ne pas oser c’est se perdre soi-même» dira un des personnages citant Kierkegaard- malgré ses péripéties parfois tragiques, le film se veut un hommage à la pulsion de vie, qui culmine avec l’épanouissement du désir de danse de Martin dans la séquence finale, tandis que la chaleur des émotions qui émanent des 4 amis, comme des personnages secondaires, est merveilleusement communicative.

Jean-Michel Zucker

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  • Emission Champ Contrechamp du 27 octobre 2020 Jean Lods et Françoise Lods, Jean-Michel Zucker,


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