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Avec :
Yungdrung Gyal, Nyima Sungsung, Jinpa, Sechok Gyal, Guru Tsedan, Wenqing Zhang.
Prix du jury et du Meilleur scénario au Festival International du Film de Shanghai 2018
Réalisation : Gonthar GuyalSonthar Guyal est né en 1974 au Tibet, tout comme son ami Pema Tseden qui l’a persuadé d’entrer à la prestigieuse Académie du film de Pékin pour étudier la photographie. Tout d’abord directeur artistique de Pema Tseden pour divers documentaires, il réalise son premier film The Sun Beaten Path en 2011 (il sera présenté en 2012 au festival du cinéma asiatique de Deauville), puis River (2015) et Ala Changso (2018, doublement récompensé au festival international du film de Shanghai.
Résumé :
Apprenant qu’elle souffre d’une maladie grave, Drolma, une femme tibétaine, décide d’effectuer un éprouvant pèlerinage jusqu’à Lhassa. Elle part sans révéler sa maladie à Dorje son époux, dissimulant également un secret. Elle part donc au plus vite et décide de partir seule.
Analyse :
Un film très lent, méditatif sur le fond comme sur la forme ; il y a déjà le rythme, mais aussi la caméra qui privilégie le clair-obscur des espaces intérieurs, intimes, tandis qu’une lumière généreuse baigne les larges paysages. Le titre est la transcription d’une chanson populaire signifiant « Bois un verre de cet excellent vin ! » que l’on entend dans le film. Il s’agit du tout premier film tourné en dialecte gyalrong. Outre le putonghua (mandarin standard), il y a encore deux autres langues parlées dans le film, amdo et khams, ce qui reflète la diversité linguistique de ces régions.
Dorje voudrait persuader Drolma d’aller se faire soigner dans un grand hôpital, mais elle refuse. Elle veut absolument se rendre à Lhassa, à plusieurs centaines de kilomètres. Avant de partir, elle va voir son fils d’un premier mariage, Norbu, qui vit chez ses parents. Le fils est mutique, les grands-parents se plaignent de son comportement. Norbu en veut à Dorje de l’avoir éloigné de sa mère, il veut l’accompagner lors de son pèlerinage. Mais Drolma estime que celui-ci est trop éprouvant pour son garçon : tous les trois pas, le pèlerin doit s’allonger sur la route, ses mains étant protégées par des plaques de bois, et doit réciter la formule sacrée « om mani padme hum ». Finalement, Dorje emmène Norbu et ensemble ils marchent devant ou derrière Drolma, portant quelques bagages. En route ils plantent la tente et font chauffer un maigre repas. Les gens qu’ils rencontrent lors de leur périple sont chaleureux et aident comme il peuvent. Le calvaire de Drolma va finalement rapprocher son mari et son fils dans une dévotion commune.
Probablement trop lente et trop sombre pour un public français, une belle réflexion sur le poids de l’héritage et la complexité des relations intrafamiliales.
Waltraud Verlaguet
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