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Avec :
Viggo Mortensen (John, le fils) ; Lance Henriksen (Willis, le père) ; Sverrir Gudnason (Willis jeune) ; Hannah Gross (Gwen, la mère).
Viggo Mortensen, né en 1958, est un acteur, réalisateur, scénariste, producteur, musicien, photographe, peintre et poète américano-danois. En 1991 Sean Penn révèle son talent dans The Indian Runner. Il obtient une reconnaissance internationale pour son rôle d’Aragorn dans la trilogie du Seigneur des anneaux (2001-2003) de Peter Jackson. Son rôle dans Green Book : sur les routes du sud (2018) de Peter Farelly lui vaut le BAFTA du meilleur acteur. Falling (2020) est sa première réalisation, sélectionnée au Festival de Cannes 2020.
Résumé :
John vit en Californie avec son mari et leur fille adoptive, loin de la vie rurale qu’il a quittée voilà des années. Son père, Willis, homme obstiné à l’esprit défaillant, vit seul et coupé du monde dans la ferme familiale. John l’accueille avec l’espoir de trouver au vieil homme un foyer plus proche de chez lui mais il se heurte à l’impossibilité de vivre avec lui.
Analyse :
Viggo Mortensen, ce merveilleux acteur, passe derrière la caméra pour nous conter une histoire très personnelle. Même s’il se défend d’avoir fait un film autobiographique, il y a des résonnances dans son passé. Il a commencé l’écriture de son film juste après la mort de sa mère et ses parents auraient, parait-il, souffert de démence sénile. Il y a incontestablement un accent de vérité et il s’en dégage beaucoup de sensibilité et une grande douleur. C’est, en arrière-plan l’histoire de l’Amérique d’aujourd’hui avec ses multiples fractures, celle du monde des campagnes et des villes, celle des Démocrates et des Républicains, celle de la vision de la famille, un papa une maman, celle que vit John, marié avec un autre homme, le couple ayant adopté une petite fille. Choc des cultures, choc des générations. On est saisi par la vision de la vieillesse lorsque qu’elle bascule dans son monde irréel et sans frontières. C’est pendant les premières cinquante premières minutes tout l’intérêt du film.
Mais la mise en scène et le scénario ne sont ni à la mesure d’un tel sujet, ni à la hauteur des attentes que suscitait ce film. On finit par se lasser des élucubrations et des braillements constants d’un vieil imbécile, violent, méchant, raciste, homophobe et macho (toutes des « putes »). Un film qui devient éprouvant à force de voir la répétition de scènes conflictuelles, strictement ponctuées par d’incessants flash-back. Certes ces rappels du passé font sens pour ce vieux fou mais cette structure répétitive étouffe l’émotion et plombe le film. Il est étonnant et rageant de voir la passivité de John et des autres devant les insultes répétées du vieux. Personne ne lui tient tête, sauf un petit -fils, jeune adolescent aux cheveux bleus. Il en résulte un jeu de Viggo Mortensen avec des mimiques constamment navrées qui en devient monotone, sauf une colère salutaire mais bien tardive qui intervient dans les derniers moments du film.
Certains dispositifs de la mise en scène sont éculés, la lumière vive des souvenirs, le sombre du présent. On est soumis à une avalanche de belles images de la nature et des paysages mais qui sont présentées comme si l’on feuilletait un livre d’images. Séduisant au départ ce film devient long, très long.
Marie-Jeanne Campana
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