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Avec :
Gaspard Manesse (Julien Quentin), Raphaël Fejto (Jean Bonnet /Finkelstein), Francine Racette (Mme Quentin), Stanislas Carré de Malberg (François Quentin), Philippe Morier-Genou (le Père Jean), François Berléand (le Père Michel).
Sept césars, Paris, 1988
Lion d'or, Mostra de Venise, 1987
Réalisation : Louis MalleLouis Malle (1932-1995), coréalisateur du documentaire Le Monde du silence (Palme d’or à Cannes 1956), réalise Ascenseur pour l'échafaud en1957. Scandale avec Les Amants (1958) puis il tourne Zazie dans le métro (1960), Vie privée (1962), Viva Maria! (1965), explorant des thèmes qui font polémique : Le Feu follet (1963), Le Souffle au Coeur (1971), Lacombe Lucien (1974). Aux USA dix ans, il réalise en anglais La Petite (1978) et Atlantic city (Lion d’or à Venise en 1980). A son retour, Au revoir les enfants (1987, 7 César et 2ème Lion d’or) sera son plus grand succès.
Résumé :
Janvier 1944 – Julien, 14 ans, rejoint son pensionnat dans un établissement catholique de la région parisienne. Un nouveau venu, Jean, y est accueilli aussi, fier et secret. Peu à peu tous deux se lient d'amitié. Mais un jour la Gestapo débarque après avoir été avertie que des enfants juifs sont cachés.
Analyse :
Louis Malle a longtemps reculé avant de s'attaquer à cet événement 'traumatisant' qui a eu une 'énorme influence' sur sa vie ; au souvenir de l'irruption dans le lycée 'de la violence, du racisme et de la barbarie', il a mêlé des éléments de fiction comme cette amitié pour un camarade qui devait mourir en déportation à Auschwitz, peu après son arrestation. (Le père qui cachait les enfants juifs mourra d'épuisement à Mauthausen un mois après la libération du camp).
Soucieux de montrer le processus par lequel les événements sont advenus, le cinéaste commence par décrire la vie des élèves, scolaire et religieuse, collective et individuelle. C'est la guerre, on mange mal et pas assez, il fait froid. La séparation d'avec les familles est dure, les relations dans ce collège de garçons rarement douces. Des remarques antisémites fusent ici ou là. Des trafics se déroulent en cachette. Des miliciens surveillent. Les Allemands sont les maîtres et la peur est sourde, omniprésente chez les adultes. La catastrophe arrive progressivement, après plusieurs alertes aux bains douches et au restaurant. Une scène de bonheur et de rires lors d'une projection de L'émigrant de Chaplin est vite assombrie par la révélation d'un trafic et le renvoi de l'aide cuisinier. Le prêche généreux du Père Jean qui appelle les fidèles à la charité est démenti par la dénonciation sans paroles de la sœur dans l'infirmerie. Dans une réalisation sans innovation stylistique (plans fixes surtout) et façon années 40-50 passé et présent s'imbriquent, témoignant que le souvenir du cinéaste est encore vif, quarante ans après les faits. Une terrible page d'Histoire, rapportée avec intelligence et sensibilité.
Françoise Wilkowski-Dehove
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