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Avec :
Garry Oldman (Herman Mankiewicz), Amanda Seyfried (Marion Davies), lily Collins (Rita Alexander), Tom Pelphrey (Joseph Mankiewicz), Sam Troughton (John Houseman), Arliss Howard (Louis B. Mayer), Truppence Middleton (Sara Mankiewicz) Tom Burke (Orson Welles), Charles Dance (William R. Hearst).
Né en 1963, ce cinéaste s’est fait connaître avec Alien 3, puis a acquis la célébrité avec Seven un thriller haletant, Fight Club, Panic Room...Des films d’action. mais en 2010 il retrace la création de Facebook dans The social network . Avec un réel talent, il s’intéresse curieusement à l’Hollywood des années 30-40 , dans Mank.
Résumé :
Constitué de très nombreux flash-back, l’action principale se situe en 1939, quand un certain Orson Welles se voit offrir la possibilité par la RKO de faire Citizen Kane, son premier film, coup d’essai qui sera un coup de maître. Il prend pour scénariste Herman Mankiewicz (frère ainé de Joseph, futur grand réalisateur), déjà célèbre dans le milieu hollywoodien, mais handicapé par un accident de voiture et accro à l’alcool. Il est très peu question de Welles dans ce film. Fincher s’intéresse au scénariste, caractère bien trempé et fait le portrait d’un homme à l’entregent important qui ruine sa carrière et sa vie dans le whisky, et meurt à 55 ans.
Analyse :
La problématique qui sous-tend le Mank (abréviation amicale pour parler de Herman) est peut-être de déterminer qui est vraiment l’auteur du scénario de Citizen Kane : Mankiewicz ou Welles ? Youssef Ishaghpour décrit avec pertinence le rôle d’Orson, qui avait la grande qualité de choisir ses collaborateurs. Il y a eu plusieurs versions du scénario, les deux premières venant d’Herman. Puis Welles s’est investi et a progressivement donné la ligne dramatique du film. Mankiewicz connaissait bien Hearst, le magnat de la presse américaine, qui a servi de « modèle » au scénario de Citizen Kane. Mank était plus dans un biopic, alors que Welles a su transcender le personnage réel en en faisant un être humain hanté par son enfance, et obnubilé par sa volonté de puissance. Or on ne voit guère cela dans le film de Fincher. Ou alors d’une manière allusive. Ce qui est par contre passionnant, c’est l’évocation de l’industrie hollywoodienne, son rayonnement grâce aux personnages remarquables, comme Louis B. Mayer le patron de MGM, John Houseman de la RKO, et de certains hommes politiques comme Sinclair, candidat démocrate en Californie et surtout l’inquiétant Hearst, symbole de la paranoïa américaine…Egalement soulignons le monde des scénaristes, métier très en vogue et qui pouvait être très rémunérateur à condition d’avoir de bonnes relations avec les Majors ! Comment créer une histoire qui rapportera des millions de dollars ? le rêve de tous !
Réalisation remarquable, en noir et blanc, s’inspirant du style de certaines séquences du film de Welles, dans les cadrages et le rythme. C’est peut-être un des rares films de fiction qui donne une restitution assez convaincante de l’atmosphère étouffante d’un monde clos, sûr de sa supériorité mondiale. Merci à Netflix d’avoir financé un tel film, qui hélas restera dans le circuit exclusif du numérique (?).
Alain Le Goanvic
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