PROtestants et FILmophiles |
PROmouvoir les FILms dont la qualité artistique et humaine aide à la connaissance du monde contemporain
ACCUEIL - QUI SOMMES-NOUS ? - ACTIVITES - PUBLICATIONS - GROUPES - CRITIQUES DE FILMS - RADIO - FESTIVALS
Avec :
Renate Reinsve (Julie) – Anders Danielsen Lie (Aksel) – Herbert Nordrum (Elvind).
Sélection officielle Cannes 2021
Réalisation : Joachim TrierJoachim Trier est un réalisateur norvégien né à Copenhague en 1974. Il a acquis une notoriété internationale avec Oslo, 31 août (2011), une remarquable adaptation du roman de Drieu la Rochelle, Le feu follet, dans lequel Anders Danielsen Lie jouait le rôle principal. Il aborde des genres différents avec ses deux films suivants, Back Home (Louder Than Bombs - 2015) avec Isabelle Huppert et Thelma (2017), un film fantastique.
Résumé :
Julie est une jeune femme presque trentenaire qui vit à Oslo. Julie a été une étudiante brillante et passionnée qui a fait des études de médecine puis de psychologie avant de bifurquer encore pour devenir photographe. Et, comme il faut bien vivre, Julie travaille dans une librairie. Quand débute le récit, elle est avec Aksel, un auteur de bandes dessinées, célèbre et plus âgé qu’elle. Il semble le grand amour de sa vie mais ils commencent déjà à se disputer : lui voudrait un enfant, à l’image de ses amis quadragénaires, elle n’en veut pas encore. Et elle va le quitter pour un homme de son âge qu’elle a rencontré par hasard, Elvin, un grand gaillard moins intellectuel qu’Aksel.
Analyse :
Avec humour, Joachim Trier nous peint une jeune femme touche-à-tout qui semble papillonner autant dans ses amours que dans sa vie professionnelle. L’originalité du film tient dans la façon dont cette histoire nous est racontée, qui ne se trouve pas seulement dans la découpe très littéraire en chapitres. Le ton mélange légèreté et gravité, courtes scènes et développements plus amples, humour et mélancolie. La première partie est plus légère, mais elle aborde déjà des sujets difficiles comme le désir d’enfant et la peur de vieillir, d’entrer trop vite dans une vie d’adulte. Et la deuxième partie, plus grave, se déroule à l’ombre de la maladie et de la mort.
Le cinéma de Joachim Trier est inventif, il sait varier le rythme de ses scènes et certaines séquences sont très originales, en particulier celle de la rupture avec Aksel. Julie prend brusquement conscience qu’elle en aime un autre alors qu’Aksel lui prépare un café. En appuyant sur l’interrupteur, Julie fige le monde autour d’elle. Non seulement Aksel mais toute la ville, piétons, voitures, tramways, se retrouvent immobilisés alors qu’elle court retrouver son amoureux. Un moment de grâce poétique qui se termine par le retour dans la cuisine où la vie reprend et où Julie annonce à Aksel qu’elle le quitte. Une autre scène intéressante au plan cinématographique est le rêve de Julie après qu’elle a absorbé un peu trop de champignons hallucinogènes, qui est d’une grande inventivité formelle. Enfin on peut citer la scène où Julie rencontre Elvin et où ils se livrent à un badinage poussé tout en sachant ne pas aller trop loin, un très joli moment de comédie.
Renate Reinsve, qui a reçu pour le rôle de Julie le Prix d’interprétation à Cannes, campe avec brio une Julie légère, prise dans ses contradictions. Anders Danielsen Lie, un fidèle de Joachim Trier, apporte au personnage d’Aksel une complexité et une profondeur remarquables. Une comédie romantique pleine d’humour.
Jacques Champeaux
Autres articles sur ce film
Siège social, 40 rue de Las Sorbes, 34070 Montpellier Secrétariat national, 25 avenue de Lodève, 34070 Montpellier |