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Avec :
Ryan Reynolds (Guy), Jodie Comer (Molotov Girl/Millie), Taika Waititi (Antoine), Lil Rel Howery (Buddy), Joe Keeryn (Keys), Utkarsh Ambudkar (Mouser).
Shawn Levy (né à Montréal, 1968) fut le réalisateur de la trilogie fantastique La Nuit au Musée, mais aussi de comédies familiales : Treize à la douzaine (Cheaper by the dozen, 2003), et La Panthère rose (2006). Ethan Tobman pour les décors et l'ambiance, Swen Gillberg pour les effets visuels, ont contribué de façon importante à la création de l'environnement et du style 'jeu vidéo' autant inhabituels qu'essentiels pour cette production.
Résumé :
Guy ('Mec', et son pote s'appelle Buddy='Pote') est un automate numérique d'un jeu vidéo en ligne, où avatars des joueurs et 'personnages non joueurs' comme lui interagissent dans la ville fictive Free City. Tous les jours, son programme lui fait répéter les mêmes actes auprès des mêmes acteurs. Mais il croise la femme de ses rêves et sort de sa routine, au grand désarroi des auteurs du jeu.
Analyse :
Pour qui n'est pas familier des jeux vidéos, quelques points de repère. Dans ce film évoluent, selon le contexte, des personnages du monde réel qui sont ici, soit des créateurs de jeux vidéo, comme Millie ou Antoine, soit des joueurs devant leur écran (comme Millie, encore) ; et des personnages du jeu lui-même. Dans le jeu, qui se déroule dans la ville fictive de Free City, les joueurs s'incarnent dans des alter-ego déguisés et rebaptisés à leur choix (Molotov Girl pour Millie) ; ils ont affaire à leurs semblables, mais aussi aux personnages-non-joueurs ('PNJ' comme Guy ou Buddy), robots humanoïdes qui animent le décor de la façon la plus réaliste possible. Les PNJ servent surtout de chair à canon, mais se retrouveront vivants à chaque nouvel appel au jeu. Le rendu visuel aide à savoir où l'on se trouve : dans le décor de Free City, aux couleurs chatoyantes ; dans le jeu, où des hologrammes vibrionnants révèlent aux avatars les outils (surtout des armes !) qu'ils peuvent utiliser ; ou dans le monde réel (les bureaux des programmeurs, surtout), plus terne.
Qui a apprécié The Truman Show reconnaîtra dans Guy un parent du joyeux jeune homme naïf et gentil du film de Peter Weir (1998). Mais Guy ne se rendra pas compte de son état d'utilité préprogrammée avant de croiser Molotov Girl, et la toute-puissance de l'amour l'amènera à s'émanciper de son statut d'objet animé. Le désordre que cela crée se combine dans la suite du film avec la recherche, par Millie et son copain Keys, de leur programme génial qu'Antoine, le boss, a volé pour l'intégrer à son jeu Free City sans en partager les bénéfices.
Ces péripéties illustrent la brutalité capitaliste de l'entreprise de jeux vidéos, la pauvreté conceptuelle des jeux proposés dont la finalité se borne à acquérir et massacrer, l'infantilisme des joueurs, tout cela camouflé sous le clinquant d'éblouissantes virtuosités d'animation. Le succès inattendu de Guy, qui atteint un statut prestigieux par sa conduite à rebours, faisant taire les armes et agissant avec bonté, mène à un final si naïf, entre petites fleurs et dinosaures amicaux, que cela sent le goodwashing. On s'amuse néanmoins. Ainsi, dernier gadget séducteur, de nombreux 'œufs de Pâques' sont semés dans le film – petites choses cachées que l'on se réjouit de découvrir – comme un sabre laser tout droit sorti de Star Wars, ou le musculeux bras vert de Hulk qui multiplie la puissance physique de Guy ; mais ici, les fans de jeux vidéo jouissent d'un avantage mal contestable, car beaucoup de ces cadeaux sont réservés aux initiés.
Nicole Vercueil et Jacques Vercueil,
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