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Fiche technique :
Réalisation : Giovanni Aloï – Scénario : Giovanni Aloi, Dominique Baumard – Musique : Frédéric Alvarez, Bruno Belissimo – Photographie : Martin Rit – Montage : Rémi Langlade – Son : Rémi Chanaud – Costumes : Clara René – Distributeur : Capricci Films.

Avec :
Anthony Bajon (Léo Corvard), Karim Leklou (Hicham), Leïla Bekhti (Yasmine), Arthus Verret (Michel), Jonas Dinal (Firmin), Victor Pontecorvo (Lieutenant Barnez).

La Troisième Guerre

France, 2020, 92min.

Réalisation : Giovanni Aloï

Biographie :

Né en Italie, Giovanni Aloï a réalisé des courts métrages dont E.T.E.R.N.I.T en 2015. En France lors des attentats de 2015, il découvre les conséquences de l’état d’urgence, et en particulier la circulation de militaires surarmés dans les rues de Paris. De là lui est venue l’idée d’un scénario de film. Admirateur de Taxi Driver (Scorsese) et de Dillinger est mort (Ferreri), dont l’influence est patente, il réalise La troisième guerre, son premier long métrage.

Résumé :

Léo vient juste de terminer ses classes à l’armée et pour sa première affectation ; il écope d’une mission « Sentinelle ». Le voilà arpentant les rues de la capitale, sans rien à faire sinon rester à l’affût d’une éventuelle menace.

Analyse :

Les évènements traumatiques subis par un pays, comme ce fut le cas pour nous, sont une source d’inspiration pour réalisateurs et scénaristes, mais avec un délai plus ou moins long. Six ans, presque sept, sont passés depuis les terribles attentats de 2015, les chocs reviennent à la surface, d’autant ravivés maintenant par l’organisation de procès contre les terroristes. Mais par quel biais évoquer cette période sinistre ? Le long métrage du réalisateur (très documenté) affirme d’emblée son originalité en se concentrant sur l’opération Sentinelle, mise en place en janvier 2015 et renforcée en novembre de la même année. Choisir de suivre pas à pas un bataillon de cinq hommes, conduit par une femme (Leïla Bekhti, tout en sensibilité malgré la rudesse des hommes); équipements de combat avec gilet pare-balles et fusils mitrailleurs, costume de camouflage ; plans rapprochés, gros plans, travellings avant, arrière., plongées, contre-plongées. Ils marchent, leurs regards balayent l’espace autour d’eux, en alerte devant tout incident, mouvements et bruits suspects. Le casting est impeccable : Léo, jeune provincial épris de l’idéal du « service » (la caméra le cerne sans cesse), Hicham vieux baroudeur sarcastique, Yasmine confrontée au machisme ambiant. Qu’espérer dans cette drôle de « guerre » au milieu de la capitale ? Le film traduit bien la sensation de vacuité, la hantise du danger, et l’acceptation de la « non-action ». Léo, jeune et donc plus vulnérable, va comme provoquer le drame. Après une pénible traversée d’une grande et houleuse manifestation contre le régime de retraites, suit une séquence impressionnante où la sentinelle est bousculée sans ménagements. Tout va aller très vite ! Léo croit avoir détecté des terroristes, une poursuite s’engage. La police nationale, soudain présente, devient comme spectatrice d’une « opération » improbable, alors qu’une fausse manœuvre provoque un tir à bout portant. Un mort pour rien dans la confusion extrême. Je rejoins le réalisateur qui parle des personnages « qui se retrouvent au cœur de la cassure de la société ». Dernière image : le regard-caméra de Yasmine, en pleurs, semble traduire cette cassure. Film remarquable, par le mélange des situations et des rythmes. Un nouveau cinéaste à suivre.

Alain Le Goanvic

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