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Avec :
Nina Hoss (Lisa) : Lars Eidinger (Sven) ; Marthe Keller (La mère) ; Jens Albinus (le mari) ; Thomas Ostermeier (David).
Véronique Reymond (née en 1971) et Stéphanie Chuat (née en 1070) sont des actrices, réalisatrices, scénaristes suisses. Elles se connaissent depuis l’âge de 11 ans. Elles fondent ensemble la compagnie Switch et montent de nombreux spectacles. Elles réalisent à partir de 1999 plusieurs courts métrages. En 2011 leur premier long, La petite chambre, est sélectionné au festival de Locarno 2010. En 2014 elles réalisent une série télévisée À livre ouvert, et en 2018 un documentaire, Les Dames. Petite sœur est sélectionné à la Berlinale 2020.
Résumé :
Lisa est une dramaturge qui sacrifie sa carrière pour suivre son mari en Suisse et se consacrer à sa famille. Lorsque son frère jumeau Sven, célèbre acteur de théâtre berlinois, tombe malade, Lisa remue ciel et terre pour le faire remonter sur scène. Cette intense relation fraternelle ravive en Lisa son désir de créer.
Analyse :
C’est un film sur la création artistique, sur le théâtre et le mal des acteurs empêchés de monter sur scène par la maladie. Un film surtout sur l’amour extraordinaire entre un frère et une sœur, faux jumeaux, elle qui est née deux heures après son frère, d’où la tendre appellation de « Petite sœur ». Les réalisatrices ont fait jouer leur propre rôle à certains des protagonistes, notamment Thomas Ostermeier, metteur en scène de théâtre, dirigeant de la Schaubühne compagnie berlinoise de théâtre, bien connu des habitués du festival d’Avignon. Également Lars Eidinger dans le rôle de Sven le frère, magnifique comédien de la Schaubühne, vu précisement dans le rôle d’Hamlet dans la cour d’honneur d’Avignon, en 2008, avec une mise en scène de Thomas Ostermeier. Un parti pris qui donne au film des accents de vérité car les réalisatrices sont également actrices, proches de Thomas Ostermeier. Lisa, incarnée par Nina Hoss, vue notamment dans Barbara ou Phoenix de Christian Petzold, met en danger sa propre famille pour aider son frère malade. Elle se bat comme une mère le ferait pour son fils afin de permettre à son frère de remonter sur les planches pour son rôle d’Hamlet, car « un acteur n’est vivant que s’il joue ». Devant le refus du directeur de théâtre, David, craignant de le mettre en danger, elle imagine pour lui une pièce afin de raviver l’étincelle de vie qui s’éteint doucement en lui, et pour se sauver elle-même. Tel un pantin fantasque, Sven traîne, avec des perruques blondes ou bleues et une couronne d’Hamlet vissée sur la tête, son mal être physique et moral. Dans une mise en scène précise, un très beau travail sur le son et l’image, les réalisatrices nous entrainent dans ce film lumineux qui à partir du théâtre nous immerge en douceur et sans pathos dans cet amour fraternel émouvant.
Le choix de la musique ajoute à la magie du film. Dans la première scène, Lisa prépare les affaires de Sven qu’elle va rejoindre, sur la musique de Brahms (Petite sœur, petite sœur quand rentrons-nous à la maison) qui en réalité arrive sur les écouteurs de son frère. Le film se terminera sur une mélancolique cantate de Bach.
Marie-Jeanne Campana
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