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Fiche technique :
RĂ©alisation et scĂ©nario : RĂ©gis Sauder - Image : Tom Harari et RĂ©gis Sauder - Son : Pierre-Alain Mathieu - Montage : Agnès Bruckert - Textes : Annie Ernaux - Production et Distribution : Shellac.

J’ai aimé vivre là

France, 2020, 89min.

RĂ©alisation : RĂ©gis Sauder

Biographie :

D’abord journaliste scientifique, RĂ©gis Sauder collabore Ă  plusieurs revues et Ă©missions de vulgarisation scientifique avant de se consacrer Ă  la rĂ©alisation. Après de nombreux documentaires pour la tĂ©lĂ©vision, il devient en quelques longs mĂ©trages un des documentaristes français les plus puissants. Ce 4ème film fait suite Ă  Nous Princesse de Clèves (2011), Etre lĂ  (2012), Retour Ă  Forbach (2017).

 

Résumé :

Dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, qui fĂŞte cependant ses 50 ans, beaucoup arrivent d’ailleurs, se mĂ©langent, trouvent une place. Leurs histoires se croisent et s’incarnent ici Ă  Cergy, oĂą Annie Ernaux a Ă©crit l’essentiel de son Ĺ“uvre nourrie de l’observation des autres et de son histoire intime.

 

Analyse :

Après avoir braquĂ© sa camĂ©ra sur des lycĂ©ens qui s’approprient un grand texte littĂ©raire puis sur la complexitĂ© de la psychiatrie en prison, l’auteur avait fait un retour sur la ville oĂą il a vĂ©cu son enfance en s’inspirant du travail auto-socio-biographique d’Annie Ernaux. Celle-ci l’invite Ă  son tour Ă  visiter sa ville, et le film, qui « tente modestement de filmer la vie », met en scène cette rencontre, nourrie Ă©galement de la correspondance qui en a dĂ©coulĂ©. Ainsi raconte-t-il ce lieu Ă  travers les rĂ©cits des habitants de tous âges, origines gĂ©ographiques ou sociales qui s’y croisent et façonnent son histoire. A cĂ´tĂ© de ces visites rĂ©gulières, il a travaillĂ© pendant un an avec un groupe de lycĂ©ens auprès desquels il fait circuler les textes de l’Ă©crivaine, prĂ©sente dans le film par des fragments de ses textes dits par elle, et par d’autres cergissois qui s’y reconnaissent et deviennent les « alliĂ©s de fiction » du rĂ©alisateur dans sa dĂ©ambulation. Certains d’entre eux apparaissent Ă  plusieurs reprises et sont Ă  l’origine, en une chorĂ©graphie improvisĂ©e, d’autres rencontres. Les pratiques communes des habitants de Cergy - dont la diversitĂ© d’origine est manifeste dans la sĂ©quence de l’Ă©glise et de la classe - ont laissĂ© des traces dans un tissu associatif très prĂ©sent et le partage d’un horizon commun. Cependant, davantage que la rĂ©alitĂ© de Cergy, le film dans sa mise en scène fait dĂ©libĂ©rĂ©ment le choix d’en reprĂ©senter l’utopie en mettant au premier plan l’amour et la joie, -sans gommer la violence ni les injustices-, en miroir avec l’utopie urbaine initiale du projet architectural et sa théâtralitĂ©. Si le temps qui passe et les mĂ©moires individuelles et collectives se rejoignent autour d’un mĂŞme lieu, le film s’inscrit dans une double temporalitĂ©, celle d’un prĂ©sent que le groupe des jeunes lycĂ©ens va quitter et celle des souvenirs Ă©voquĂ©s par les personnages croisĂ©s au cours de la balade. Enfin le titre reflète bien ce bonheur de vivre ensemble qui sourd des textes d’Annie Ernaux et de la constellation de rĂ©cits individuels et d’Ă©motions partagĂ©es lors des rencontres du rĂ©alisateur avec les habitants. Celui-ci, dans ce film comme dans les 3 prĂ©cĂ©dents, est attentif Ă  un monde qui se transforme et porte sur nos vies un regard curieux mais bienveillant, soucieux d’entrer en contact avec l’autre pour le comprendre.

Jean-Michel Zucker

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