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Avec :
Nadine Labaki (Souraya), Saleh Bakri (Walid), Nadia Charbel (Tala), Sœurs Restom (Rim).
Mounia Akl est une réalisatrice et scénariste libanaise vivant entre Beyrouth et New-York. Elle est titulaire d'un baccalauréat en architecture et d'une maîtrise en réalisation de l'Université de Columbia. Costa Brava, Lebanon est son premier long métrage. Il a été présenté au Festival du film de Venise, au Festival international du film de Toronto (Netpac Award) et au BFI London Film Festival (Prix du public).
Résumé :
Partie vivre paisiblement dans la montagne libanaise pour fuir la capitale, une famille est dérangée par l'arrivée d'une décharge clandestine. L’action se passe dans un futur proche.
Analyse :
Le film débute avec le chargement d’une énorme statue sur un camion. On suit ce camion dans la montagne libanaise proche de Beyrouth jusqu’à une propriété qui jouxte celle de la famille Badri. Celle-ci est venue s’installer loin de tout pour fuir Beyrouth, sa pollution, sa corruption, ses mensonges et ses attentats (nous ne sommes pas très éloignés de la terrible explosion dans le port de Beyrouth) et pour vivre en quasi-autarcie. Il y a le père, Walid, la mère, Soutaya, une ancienne star de la chanson, les deux filles, Tala et Rim, et la grand’mère. La statue annonce la venue d’énormes engins de chantier pour préparer la construction d’une usine de récupération des déchets. Costa Brava est le nom d’une plage de Beyrouth qui a été transformée en une gigantesque décharge, que la future usine est censée remplacer. La scène d’inauguration par le président de la République (que représente la statue) est filmée en débullé et couleur artificielle, ce qui signale les mensonges d’Etat car l’usine promise se transforme déjà en une décharge sauvage. Cette situation inattendue va avoir des répercussions sur la famille dont la façon de vivre est remise en cause et chacun des membres réagit à sa façon. Cependant, si le film est une vive critique du monde politique libanais qui n’arrive toujours pas à sortir de la corruption, il pose un regard très empathique vis-à-vis des Libanais. Il n’y a ainsi aucune agressivité entre les membres de la famille Badri et les hommes du chantier ; au contraire, la complicité entre un vieux gardien et la grand’mère est réjouissante et le flirt entre la fille aînée et l’un des ingénieurs est crédible. C’est là la force de ce film plein d’humanité qui analyse finement la situation de ce malheureux pays. « Être libanais, c’est avoir des cicatrices ouvertes et, ce qui nous réunit, c’est une douleur extrême de perte mais aussi un désir de reconstruire », explique la cinéaste dans le dossier de presse.
Jean Wilkowski
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