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Avec :
John Magaro (Cookie Figiwitz), Orion Lee (King-Lu), Toby Jones (Chief Factor).
Kelly Reichardt, née en 1964 à Miami, s’installe à New-York et se passionne d’abord pour la photographie puis le cinéma. Elle réalise son premier long métrage en 1995, River of grass. Suivront Wendy et Lucy (2008, Un certain regard à Cannes) et La dernière piste (Venise, 2010). First cow était sélectionné à Berlin et à Deauville en 2020.
Résumé :
Au début du 19ème siècle, dans l’Oregon (USA), un humble cuisinier, Cookie Figowitz, se lie d’amitié avec King-Lu, un Chinois pourchassé par des Russes. Tous deux vont monter un modeste commerce de beignets qui va faire fureur parmi les pionniers.
Analyse :
Le western est un genre cinématographique unique, propre aux Etats Unis. Après son heure de gloire dans les années 1950-60, on l’a cru mort. Il a connu heureusement une renaissance grâce à des réalisateurs comme Ang Lee (Le secret de Brokeback montains), Ethan Coen (True grit) ou encore Tarantino (Django unchained). Kelly Reichardt n’était pas en reste avec La dernière piste où elle traitait de la relation entre des pionniers et un Indien. Dans First cow , les deux personnages principaux ne sont pas des ‘super-héros’, il n’ont pas d’arme, il n’y a pas de bagarres, pas de saloon, mais une amitié tranquille et improbable entre deux hommes, le cuisinier juif et l’immigrant chinois. « À l’oiseau son nid, à l’araignée sa toile, à l’homme l’amitié » : cette citation inaugurale, attribuée au poète William Blake, reflète la hauteur de vue du film. Les deux amis occupent ensemble une cabane dans les bois et resteraient sereins s’il ne leur venait pas l’idée de faire des gâteaux et de les vendre. Or pour cela il leur faut du lait et il n’y a qu’une seule vache sur tout le territoire, celle que vient d’acheter le riche chef local, un Anglais, caricatural de prétention. Bien entendu, l’appât du gain dans une Amérique où naît le capitalisme -- nous sommes en 1820 -- va détruire ces deux hommes fragiles, incapables de se défendre. La réalisatrice se sert admirablement de la nature sauvage de l’Oregon, à travers de long plans fixes où elle nous laisse le temps d’apprécier la beauté du paysage, comme la simplicité de ses personnages. Tout cela est très loin des conventions hollywoodiennes du western classique et c’est ce qui donne son charme à ce film inclassable.
Jean Wilkowski
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