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Avec :
Shin Seokho (Youngho) ; Mi-so Park (Juwon) ; Ki Joo-bong (vieil acteur) ; Kim Young-Ho (le père) ; Kim Min-Hee (une peintre).
Ours d’argent pour le meilleur scénario, Berlinale, 2021
Réalisation : Hong Sang-SooHong Sang-soo, né en 1960, est un réalisateur, scénariste, producteur Sud-Coréen. Il se forme au cinéma à Séoul puis aux États-Unis. Amoureux de Rohmer et Cézanne, il vit un an en France et est fasciné par le cinéma français. Il acquiert rapidement une renommée internationale à partir de son premier long métrage Le jour où le cochon est tombé dans le puit (1996) et remporte de nombreux prix (Cannes, Locarno, Berlin). Prolixe, il a tourné 29 films. Introduction a obtenu l’Ours d’argent pour le meilleur scénario à la Berlinale 2021.
Résumé :
Youngho cherche à se frayer un chemin entre son rêve de devenir acteur et les attentes de ses parents. C’est un jeune homme indécis, qui doute de lui-même, de la place qu’il peut occuper et des liens affectifs qui le rattachent au monde.
Analyse :
: Avec Introduction le cinéaste Hang sang-soo atteint un degré de concision, de minimalisme, d’épure, assez remarquable. Un film fait d’ellipses, de légères touches, de non-dits, de hors champ, dans son magnifique noir et blanc laiteux habituel. Tel un Monet qui peignit vingt-cinq tableaux de meules de foin, sous différentes lumières, différentes saisons, différentes heures du jour, le cinéaste semble décliner le même film sous différents aspects. C’est sur la jeunesse qu’il porte ici son regard, ses désirs amoureux, ses hésitations, son angoisse de l’avenir. Une jeunesse désenchantée mais qui sait regarder la nature, un arbre aux formes étranges, la mer en particulier, chère au réalisateur, promesse de vie, de beauté, d’avenir ou de mort, tandis que les adultes marchent sans s’arrêter. Une génération qui fait preuve d’une certaine rigidité morale ; Youngho renonce à la carrière d’acteur parce qu’il doit étreindre une actrice, qu’il est incapable de simuler l’amour par respect pour son amie Joo-wan, ce qui lui vaut une furieuse diatribe d’un vieil acteur. Le film est scindé en trois parties où l’étreinte, le désir, la séparation amoureuse sont les thèmes majeurs. Dans la troisième partie Youngho a rendez-vous avec sa mère et ce vieil acteur aperçu dans la première partie, pour parler de son éventuel métier d’acteur lequel est le thème essentiel de la rencontre. En compagnie d’un ami, avant d’entrer dans le restaurant, ils prennent le temps d’admirer le paysage marin. Les verres de soku circulent comme souvent chez Hang sang-soo. Le jeune homme quitte parfois la table. Au cours d’une de ces sorties il voit Joo-wan qui l’a quitté sur la plage. Elle lui explique avoir une maladie incurable aux yeux. Séquence qui semble être un rêve de Youngho.
Bien que minimaliste, le film aborde d’autres sujets, laissant au spectateur le soin de combler les vides : les liens qui unissent père et fils, mère et fils, la poésie des choses simples de la vie. Un film qui malgré son titre n’est pas une introduction à l’œuvre du maître coréen, mais un achèvement.
Marie-Jeanne Campana
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